Le 5 septembre 2024, l’OPEP+, composée des principaux pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés, a annoncé une prolongation de ses réductions de production jusqu’à fin novembre 2024. Huit membres du cartel, dont l’Arabie Saoudite et la Russie, s’y attelleront, dans un contexte de baisse persistante des prix du pétrole. Malgré ces efforts, les marchés n’ont pas réagi favorablement, et le prix du baril continue de glisser. Une bonne nouvelle pour les automobilistes.
Le pétrole baisse, l’OPEP+ prolonge la réduction de production
Une stratégie de soutien des prix du pétrole qui ne convainc pas
Depuis novembre 2023, plusieurs membres de l’OPEP+ appliquent des coupes volontaires dans leur production, visant à réduire l’offre de pétrole sur le marché mondial afin de soutenir les cours. En juin 2024, l’organisation avait annoncé une reprise progressive de la production, avec un ajout de 180 000 barils par jour chaque mois à partir d’octobre 2024. Cependant, face à une demande mondiale affaiblie, notamment en Chine et aux États-Unis, l’OPEP+ a préféré reporter cette augmentation de deux mois, espérant stabiliser les prix.
Malgré cette annonce, les prix du pétrole ont à nouveau reculé. Le Brent, référence européenne, s’est maintenu à 72,69 dollars le baril, proche de l’équilibre (-0,01%), tandis que le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a légèrement baissé à 69,15 dollars (-0,07%). Ces niveaux, parmi les plus bas enregistrés depuis décembre 2023, traduisent la difficulté pour l’OPEP+ de contrer la tendance baissière actuelle.
Pétrole : une offre abondante face à une demande essoufflée
L’OPEP+ tente depuis plusieurs mois de réduire l’offre pour soutenir les prix du pétrole. Toutefois, ces efforts sont largement contrebalancés par une demande en berne, particulièrement en Chine, première consommatrice mondiale, où l’activité industrielle ralentit. Aux États-Unis, les données économiques continuent de décevoir, entraînant un affaiblissement de la demande en pétrole brut. De plus, la saison de maintenance des raffineries, qui démarre généralement en septembre dans l’hémisphère nord, réduit encore davantage la demande de brut. Les volumes d’essence livrés aux États-Unis ont ainsi chuté de 4% en une semaine, accentuant la pression sur les prix.
Sur les marchés financiers, les annonces de l’OPEP+ n’ont pas provoqué de réaction positive. La bourse a continué de montrer des signes de faiblesse, en particulier à Wall Street où le Nasdaq a chuté de plus de 3 % le 3 septembre. Le sentiment général sur les marchés pétroliers et financiers reste pessimiste, renforcé par la crainte d'une offre excédentaire en cas de reprise rapide de la production, sans que la demande mondiale n’ait le temps de se redresser.
Le prix du pétrole devrait rester bas, le carburant aussi
À court terme, la tendance reste donc baissière. Malgré la baisse des stocks de pétrole brut aux États-Unis (-6,9 millions de barils la semaine dernière), le marché reste préoccupé par l’atonie de la demande, notamment pour les produits raffinés. Toutefois, cette réduction de la production pourrait soutenir à terme les prix des produits raffinés, qui pourraient devenir plus rares sur le marché.
Pour l’instant, en tout cas, les évolutions du prix du pétrole en Bourse sont plus que positives pour les automobilistes. Le prix de l’essence et du gazole sont au plus bas depuis 2022 en France, renouant avec des prix inférieurs à 1,80 euro le litre, voire inférieurs à 1,70 euro le litre. Bien loin des 2 euros le litre qui avaient conduit aux manifestations des Gilets Jaunes.