Avec la rentrée universitaire 2024, la recherche de logements pour les étudiants s’apparente à un véritable parcours du combattant. Dans de nombreuses villes, le marché locatif est saturé, générant une tension qui se traduit par une hausse significative des loyers. Un récent rapport de l’Etudiant, basé sur l’analyse des données de LocServices, souligne les défis croissants auxquels font face les étudiants à la recherche d’un toit pour poursuivre leurs études.
Pénurie de logements étudiants : la réalité des loyers en France
Une inflation des loyers qui s'intensifie
Les chiffres sont clairs : 41 des 47 villes étudiées enregistrent une hausse des loyers, avec une moyenne de 14 euros supplémentaires par mois. Cependant, certaines villes sont particulièrement affectées. À Marseille-Aix-en-Provence, les loyers ont augmenté de 57 euros, tandis qu'à La Rochelle et Annecy, la montée est respectivement de 47 euros et 43 euros. Ces hausses mettent en évidence une réalité peu reluisante pour les futurs locataires : le budget d'un étudiant est de plus en plus mis à mal.
En tête des villes avec les loyers les plus élevés, Paris reste incontestablement la capitale des tarifs exorbitants. En moyenne, un étudiant y dépense 919 euros pour un studio. Nice et Annecy suivent avec des loyers respectifs de 664 euros et 653 euros. Dans les outre-mer, Pointe-à-Pitre-Les Abymes se distingue avec un loyer de 662 euros, ajoutant une dimension supplémentaire à la problématique nationale du logement étudiant.
Tension locative : un déséquilibre marquant
L'étude de LocService présente également un score de tension locative, révélant que certaines villes font face à un déséquilibre alarmant entre l’offre et la demande. Lyon, par exemple, est classée comme la ville la plus tendue avec un rapport de 4,86 demandes pour chaque offre de location. Ce chiffre, qui illustre une compétition féroce pour des logements limités, témoigne des difficultés grandissantes des étudiants, notamment ceux issus de milieux modestes ou boursiers, à trouver un hébergement convenable.
Cette tension s'accompagne d'une réalité préoccupante : alors que le nombre d'étudiants en quête de logements ne cesse d'augmenter, l’offre n’arrive pas à suivre. En effet, au moment où le marché immobilier souffre d'une inflation généralisée, les difficultés d'accès aux logements abordables perdurent, exacerbant un sentiment d'angoisse parmi la population étudiante.
L'avantage des logements Crous face à la pénurie
Pour pallier cette crise, les logements gérés par les Crous apparaissent comme une solution essentielle pour de nombreux boursiers. Cependant, la répartition des établissements Crous n'est pas homogène sur le territoire national. Les données indiquent des disparités significatives, allant de 150 lits disponibles à Douai-Lens à plus de 22 200 lits à Paris.
Des villes comme Pau et Perpignan s’illustrent avec 13,2 et 12,9 lits Crous pour 100 étudiants, respectivement, offrant une meilleure accessibilité aux étudiants. En comparaison, certaines villes comme Annecy ou Saint-Étienne semblent plus mal loties en matière de disponibilités. Il est évident que l'offre de logements Crous doit être augmentée pour répondre à la demande croissante, l'État visait une réhabilitation de 12 000 logements et l'ajout de 35 000 nouvelles unités d'ici 2027, ceci incluant un tiers de logements Crous.