Pénurie d’antibiotiques : cap sur la vente à l’unité !

L’horloge tourne, l’hiver approche et avec lui, le spectre de la pénurie de médicaments. Une réelle inquiétude alors qu’arrive la période des angines, bronchites et autres maladies saisonnières d’automne. Le gouvernement est contraint de passer à l’action… et mise sur la vente à l’unité pour certains antibiotiques.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 21 septembre 2023 à 9h25
Penurie Antibiotiques Vente Unite Pharmacie France Solution
Pénurie d’antibiotiques : cap sur la vente à l’unité ! - © Economie Matin
65%Le paracétamol est remboursé à 65% par la Sécurité sociale.

Gaspillage : fini les boîtes d’antibiotiques non terminées !

Le constat est clair : trop de médicaments finissent au fond des placards, inutilisés. La raison ? Certains des traitements ne sont pas terminés sur recommandation du médecin. Mais dans la majorité des cas, le nombre de comprimés est plus important que nécessaire à la guérison du malade.

La solution ? Elle est simple, et déjà utilisée dans certains pays : la vente à l'unité pour certains antibiotiques en tension. Cette mesure vise non seulement à réduire le gaspillage, mais aussi à combattre l'antibiorésistance. Un double enjeu majeur pour la France, championne de la consommation d'antibiotiques en Europe. Selon les informations obtenues par l’AFP, pas d’inquiétude : « il n’y aura pas de rationnement ».

Vente à l’unité : une solution… ou une usine à gaz ?

Si certains professionnels ont déjà adopté cette démarche, d'autres restent sur leurs gardes. Le principal hic ? La traçabilité. Découper les blisters des antibiotiques et autres produits n'est pas une mince affaire, surtout en termes de suivi des numéros de lot. Si jamais il y a un problème avec les médicaments distribués, il sera difficile de prévenir les patients.

Le Leem, lobby des laboratoires pharmaceutiques, reste également prudent sur le sujet. « Il n'y a pas de consensus sur la délivrance à l'unité d'un point de vue industriel », précise-t-il au Figaro. Mais le Leem travaille surtout en faveur des industriels, et non des patients. Alors, forcément, puisque la vente à l’unité conduit à une baisse de la quantité des ventes, le Leem ne va pas sauter de joie face à l’idée.

Antibiotiques : délivrés par les pharmacies sans ordonnance ?

La vente à l'unité n'est que la partie émergée de l'iceberg. D'autres pistes sont explorées, comme la délivrance d'antibiotiques sans ordonnance après un test préalable. Et en cas de coup dur ? Les hôpitaux pourront produire leurs propres médicaments. Une initiative certes limitée en quantité, mais précieuse en cas de crise.

Enfin, la question de la production et des stocks d’antibiotiques se pose. Le gouvernement travaille sur la chaîne d'approvisionnement. Pour motiver les fabricants à privilégier le marché français, le prix de l'Amoxicilline, star des antibiotiques, grimpera de 10%. En échange, les industriels s'engagent à garantir stocks et approvisionnements sur notre territoire.

Laissez un commentaire
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Pénurie d’antibiotiques : cap sur la vente à l’unité !»

  • Il ne faut pas vendre les médicaments « à l’unité » stricto sensu mais par « unité de sept », renouvelable éventuellement semaine après semaine. Je ne sais pas comment cela se passe à l’étranger, mais en France l’on consomme trop de médicament : un mal de tête, et hop ! un antalgique ou une analgésique, un peu de remontée acide issue de ‘estomac, et hop, un anti-acide, une petite toux sans fièvre, et hop, un antibiotique ou une pastille antitussive, une petite sciatique issue d’un faux mouvement, et hop, un plein tube de crème antidouleur, un petit point noir ou une petite dermite, ou une capsule d’acné, et hop, un grand tube d’antibiotique… Le tout à l’avenant et gaspillage à gogo. Il faut cesser ces réflexes coûteux et ridicules. Le petit « Jean qui pleure » fait la fortune du grand « jean qui rit » (en l’occurrence les laboratoires pharmaceutiques et les agences de publicité)

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis