Les pays du G20 veulent coopérer pour taxer les ultra-riches

Lors de leur réunion préparatoire au sommet du G20 prévu en novembre à Rio de Janeiro, les ministres des finances des grandes économies mondiales se sont engagés à coopérer pour une taxation plus équitable des personnes les plus fortunées. Si aucun accord concret n’a été atteint, cette déclaration marque une étape significative dans la lutte contre les inégalités économiques.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 29 juillet 2024 à 15h00
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40.000 MILLIARDSSelon Oxfam, les 1% les plus riches ont gagné plus de 40.000 milliards de dollars ces dix dernières années.

Réunis à Rio de Janeiro, les ministres des finances du G20 ont publié une déclaration sur la « coopération fiscale internationale », soulignant la nécessité d'une fiscalité plus équitable pour les super-riches. Cette déclaration, adoptée le 26 juillet, met en avant l'importance de politiques fiscales progressives pour lutter contre les inégalités de richesse et de revenu, considérées comme des freins à la croissance économique et à la cohésion sociale.

Une déclaration d'intention pour taxer les ultra-riches

« Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous nous efforcerons de coopérer pour faire en sorte que les personnes très fortunées soient effectivement imposées », indique le texte, reflétant un consensus parmi les ministres du G20 sur la nécessité de systèmes fiscaux plus transparents et équitables. Fernando Haddad, ministre des finances brésilien, a insisté sur l'importance morale de cette initiative, soulignant que « du point de vue moral, c’est quelque chose d’important que les vingt nations les plus riches considèrent que nous avons un problème qui est d’avoir une fiscalité progressive sur les pauvres et non sur les riches ».

Malgré cette déclaration d'intention, les divergences demeurent. Le Brésil, sous la présidence de Luiz Inacio Lula da Silva, a vigoureusement défendu l'idée d'un impôt minimum pour les plus fortunés, mais a rencontré l'opposition des États-Unis et de l'Allemagne. Les États-Unis considèrent que la fiscalité relève avant tout de la souveraineté nationale, tandis que l'Allemagne s'oppose ouvertement à un impôt négocié à l'échelle internationale. En revanche, la France, l'Afrique du Sud, l'Espagne et l'Union africaine ont exprimé leur soutien à une telle taxation.

Gabriel Zucman, économiste français, a salué cet engagement inédit du G20. « Pour la première fois dans l’histoire, les pays du G20 s’accordent à dire que la manière dont nous taxons les super-riches doit être modifiée », a-t-il déclaré. Le prix Nobel d'économie américain Joseph Stiglitz et Camila Jardim de Greenpeace ont également appelé à des actions concrètes pour instaurer des normes fiscales minimales coordonnées, soulignant les enjeux financiers liés à la crise climatique.

Un long chemin vers la coopération fiscale

La déclaration du G20 cite des échanges de bonnes pratiques et la conception de mécanismes de lutte contre l’évasion fiscale comme premières étapes de cette coopération. Cependant, la route s’annonce encore longue, toute coopération fiscale internationale étant par nature complexe en raison des jalousies nationales sur la souveraineté fiscale.

En dépit des divisions internes, notamment dues à la guerre en Ukraine, le G20 a réussi à publier trois textes : une déclaration sur la fiscalité, un communiqué final plus large, et un document de la présidence brésilienne abordant les crises géopolitiques. Le communiqué final signé par tous les pays ne mentionne pas explicitement les conflits en Ukraine et à Gaza, se contentant de faire référence aux « guerres et escalades des conflits » comme facteurs de risque pour l'économie mondiale.

La déclaration de la présidence brésilienne note que certains pays ont exprimé leurs vues sur les situations en Russie, Ukraine et Gaza, révélant ainsi les divergences sur la pertinence du G20 pour aborder ces questions. Le sommet des chefs d'État et de gouvernement du G20, prévu en novembre, pourrait donc être décisif pour avancer vers des actions concrètes en matière de justice fiscale.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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