Alors que les usagers du réseau de transports en commun franciliens digèrent encore la récente augmentation de 12% de l’abonnement au Pass Navigo, de nouvelles inquiétudes se profilent à l’horizon. Jacques Baudrier, administrateur PCF d’Île-de-France Mobilités (IDFM), met en garde contre une hausse possible du prix du Pass Navigo à 120 euros dès 2024.
Préparez-vous à payer 120 euros votre Pass Navigo dès 2024 !
Les coupes budgétaires mettent la pression
Jacques Baudrier, un élu parisien, a tiré la sonnette d'alarme sur les réseaux sociaux. Il pointe du doigt un récent rapport gouvernemental qui propose de réduire presque entièrement les fonds supplémentaires alloués au réseau de transport d'Île-de-France. Selon lui, cette décision pourrait conduire à « un Pass Navigo en 2024 à 120 euros ».
Le manque de financement d'Île-de-France Mobilités (IDFM) est au cœur des préoccupations. L'organisme a besoin de 500 millions d'euros à court terme pour rester viable, une somme qui pourrait s'élever à 1,5 milliard d'euros d'ici 2031. « On estime qu’il faudrait désormais au moins 1,1 milliard d’euros par an de recettes nouvelles de la part de l’État pour que le navire ne coule pas. L’État, lui, sous-estime ce besoin à 500 millions, et propose seulement d’apporter 100 ou 200 millions d’euros par an, en faisant reposer le reste notamment sur les usagers » a précisé Jacques Baudrier interrogé par France 3.
1) Macron prépare un Pass Navigo à 120 euros
L'Etat vient de sortir un rapport qui n'est rien d'autre qu'un brûlot. Il propose d'apporter presque aucun financement nouveau à @IDFmobilites
La conséquence immédiate d'une telle décision serait un Pass Navigo en 2024 à 120 euros— Jacques Baudrier (@jacquesbaudrier) June 19, 2023
Un financement précaire pour les transports franciliens
Ce constat alarmant a été fait suite à une enquête menée par l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) à la demande du ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, dans l'objectif d'établir une « trajectoire de financement pérenne » pour l'IDFM. Toutefois, ni le gouvernement ni la ville de Paris ne semblent prêts à supporter cette charge financière supplémentaire pour soutenir le réseau de transport de la RATP.
Jacques Baudrier, porte-voix de l'IDFM, a exprimé son inquiétude lors d'une interview avec France 3. Il a pointé du doigt l'État, l'accusant de refuser toute augmentation du versement mobilités, une taxe essentielle payée par les entreprises de plus de 11 employés et qui représente plus de la moitié des revenus de l'IDFM. Valérie Pécresse, la présidente de région, se retrouve également dans la ligne de mire des accusations de Jacques Baudrier. « Depuis son arrivée à la tête de la Région, elle a refusé de demander de l’argent par idéologie, malgré tout un tas de projets à financer. Elle a continué à faire des investissements normaux, en achetant des trains payés à crédit, et elle a fait exploser la dette, qui est passée de 1 milliard en 2015 à 12 milliards cette année » a-t-il ainsi affirmé dans des propos partagés par Le Journal du Geek.
Hausse du prix du Pass Navigo : les usagers pris au piège
La qualité de service est un autre point de frustration pour les usagers. Malgré l'augmentation de 12% du prix du Pass Navigo en 2023, les retards fréquents et les grèves continuent de perturber le réseau. Des remboursements partiels ont été mis en place, mais ils ne suffisent pas à apaiser les mécontentements.
Si la hausse du prix du Pass Navigo continue, les usagers pourraient être tentés de se tourner vers des solutions plus fiables, mais moins écologiques, comme la voiture. Île-de-France Mobilités a indiqué dans un communiqué de presse « refuser absolument des scénarios reposant sur des hausses abracadabrantesques des tarifs ».
Des incertitudes sur le financement des futures lignes du Grand Paris Express
Face aux enjeux financiers, Île-de-France Mobilités (IDFM) a émis des doutes sur la justesse du rapport administratif concernant le financement des futures lignes du Grand Paris Express. Selon le communiqué d'IDFM, ce rapport sous-estime fortement les besoins financiers liés à l'ouverture de ces lignes, qui s'élèveraient à 800 millions d'euros dès 2024 et atteindraient 2,7 milliards d'euros en 2031. En l'absence de financements suffisants, IDFM se voit contrainte d'envisager la non-exploitation des nouvelles lignes prévues pour les Jeux Olympiques.
Par ailleurs, l'IDFM insiste sur la nécessité d'une autonomie fiscale lui permettant de fixer le taux de versement mobilité des entreprises, ou à défaut, que ce taux soit déplafonné par le Parlement. Cette mesure semble cruciale pour assurer l'équilibre financier des nouvelles lignes. Sur ce point, Jacques Baudrier suggère une hausse du versement mobilité concentrée sur les zones où sont situées les entreprises les plus prospères. L'objectif, selon lui, n'est pas de charger davantage le petit artisan de Bobigny, mais de solliciter une contribution plus importante des entreprises favorisées du centre et de l'ouest de Paris, ainsi que de La Défense.