En plein conflit social contre la réforme des retraites, que plus de 7 Français sur 10 rejettent, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a pris position. À l’occasion de la publication du bénéfice record de son entreprise, il s’est dit favorable au report de l’âge légal de départ à 64 ans. Et, surtout, il reprend à son compte les propos de Bruno Le Maire concernant les superprofits.
Patrick Pouyanné (et ses 6 millions par an) favorable à la réforme des retraites
Patrick Pouyanné veut la réforme des retraites
TotalEnergies a publié, mercredi 8 février 2023, un résultat record pour 2022 : 19,5 milliards d’euros. Un montant en hausse par rapport au précédent record de 2021, et la confirmation que les pétroliers ont fortement profité de la guerre en Ukraine. Elle a conduit à une hausse des prix du pétrole, mais surtout à une hausse de la demande de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) dont TotalEnergies est le deuxième producteur mondial.
Et c’est à l’occasion de ces résultats que le PDG, Patrick Pouyanné, a accordé un entretien au journal Le Parisien. Parmi les sujets évoqués : la réforme des retraites. Patrick Pouyanné y est favorable. « L’espérance de vie s’est considérablement allongée. Si on veut préserver le système par répartition, il faut reculer l’âge de départ à la retraite, c’est une question de bon sens, il n’y a pas d’autres solutions », déclare-t-il.
Naturellement, pas question pour lui d’augmenter les cotisations salariales. « Dans ce cas, les entreprises investiront ailleurs, il y aura donc moins de jobs », estime-t-il. Et il évoque également la « retraite par capitalisation en complément ». Un sujet qu’il estime « tabou aujourd’hui », et qui contredit en partie le principe de protéger la retraite par répartition.
Les superprofits ? Il ne les connaît pas
Le PDG de TotalEnergies n’a pas pu éviter la question des superprofits, qui font toujours autant polémique en France comme dans le monde. Mais sa réponse est toute trouvée : « je ne sais pas ce que cela veut dire les superprofits », déclare-t-il au Parisien. Les mêmes propos qu’avait tenu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, devant le Medef en 2022. Et qui avaient créé une nouvelle polémique.
Quant au peu d’impôt payé en France, 200 millions d’euros environ, Patrick Pouyanné l’explique simplement par le fait que « nos résultats se font essentiellement dans les pays producteurs d’énergie ». Or la France n’en est pas un.