À partir du 1er janvier 2025, les entreprises comptant entre 11 et 49 salariés devront instaurer un dispositif de partage de la valeur. Une mesure visant à associer davantage les salariés à la réussite économique de leur entreprise, mais qui soulève des questions sur son efficacité à long terme.
Partage de la valeur : les salariés des PME vont pouvoir en profiter !
Jusqu’ici réservé aux entreprises de plus grande taille, le partage de la valeur concernera bientôt les petites et moyennes entreprises (PME) de 11 à 49 salariés. Cette nouvelle obligation s’appliquera à celles qui affichent un bénéfice net fiscal d’au moins 1 % de leur chiffre d’affaires pendant trois années consécutives.
Un dispositif de partage de la valeur étendu aux PME dès 2025
Les employeurs auront le choix entre plusieurs outils pour se conformer à cette règle : la prime de partage de la valeur (PPV, anciennement connue sous le nom de prime Macron), un accord de participation ou d’intéressement, ou encore un plan d’épargne salariale (PEE, Perco). La PPV, souvent privilégiée pour sa simplicité, permet de verser une somme fixe aux salariés sans condition de performance, mais son effet est parfois jugé limité, notamment en termes de motivation durable.
Un sondage récent Ipsos pour la société de conseil Primeum révèle que 57 % des PME concernées n’étaient pas informées de cette nouvelle obligation. Si cette mesure offre une certaine flexibilité dans son application, elle pose également des questions sur la capacité des petites entreprises à intégrer cette contrainte, notamment dans un contexte économique tendu.
Le partage de la valeur vise à renforcer le lien entre les entreprises et leurs salariés en redistribuant une partie des bénéfices. Toutefois, les critiques soulignent que certains dispositifs, comme la PPV, peuvent manquer de pérennité. En effet, une prime variable d’une année sur l’autre pourrait générer de l’incompréhension ou des frustrations chez les salariés, notamment si les montants fluctuent en fonction des performances économiques.
Une mesure entre opportunité et incertitude
À l’inverse, d’autres options comme l’intéressement permettent de définir des objectifs spécifiques, qu’il s’agisse de résultats financiers, de satisfaction client ou de réduction de l’absentéisme. Ces approches offrent une meilleure visibilité sur les conditions déclenchant le versement des primes, mais elles impliquent une gestion administrative plus complexe, parfois difficile à mettre en œuvre pour des entreprises de petite taille.
Cette réforme intervient dans un contexte où les PME doivent déjà jongler avec des priorités multiples, telles que maintenir leur rentabilité ou développer leurs activités. Une campagne de communication est prévue pour accompagner les entreprises dans cette transition, notamment via les conseils d’experts-comptables et d’organismes spécialisés.
Alors que cette obligation se profile, elle soulève des interrogations quant à sa réception par les dirigeants et à son impact réel sur les salariés. Si le partage de la valeur peut constituer un levier intéressant pour renforcer la motivation au sein des équipes, son application devra trouver un équilibre entre simplicité, équité et efficacité économique.