Le financement du sport en France connaît un tournant en 2025. Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, a annoncé que l’augmentation de la taxe sur les paris sportifs, votée par le Sénat et l’Assemblée nationale, pourrait générer 113 millions d’euros supplémentaires pour le budget du sport, qui pourrait perdre près de 300 millions d’euros en 2025.
Paris sportifs : une taxe pour financer le sport en 2025 ?

Les paris sportifs explosent en France, et avec eux, les recettes fiscales qui y sont liées. Mais alors que le budget des Sports subit des coupes sévères, un amendement voté sous le gouvernement de Michel Barnier prévoit d'affecter ces nouvelles rentrées d'argent au financement du sport.
Une explosion des paris sportifs, une manne fiscale bienvenue
Le marché des paris sportifs ne cesse de croître en France, notamment grâce à l’essor du numérique et aux grands événements sportifs. On l'a bien vu le 29 janvier 2025, lors de la 8ᵉ journée de la Ligue des champions, où le site de Betclic était saturé à la fin des matchs tellement il y a eu de paris !
L’État a décidé d’en tirer profit en augmentant la fiscalité : la taxation des mises en ligne passe de 10,6 % à 15 %, tandis que celle des paris physiques progresse de 6,6 % à 7,6 %.
Avec cette réforme, le gouvernement prévoit de récolter 113 millions d’euros de plus, une somme qui viendra renforcer un budget des Sports déjà fortement réduit. Ce mécanisme s'inscrit dans la logique "le sport finance le sport", selon les mots de la ministre, et pourrait assurer une redistribution plus juste de cette taxe vers les acteurs du secteur.
Voté sous le gouvernement de Michel Barnier, cet amendement s'est imposé comme un compromis entre différentes tendances politiques. Soutenu par des figures comme Stéphane Troussel, président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, et par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), il vise à garantir un financement stable du sport en France.
Une réponse à des coupes budgétaires massives
Cette nouvelle ressource intervient dans un contexte budgétaire particulièrement tendu. En janvier 2025, le gouvernement de François Bayrou a annoncé une coupe de 222 millions d’euros dans le budget des Sports, s’ajoutant à une première réduction de 188 millions actée sous le gouvernement précédent. Ces coupes successives ont déclenché une vague d'indignation, allant des fédérations sportives aux athlètes eux-mêmes. Un comble après le succès sportif des JO en 2024 !
Par conséquent, le 22 janvier 2025, 425 athlètes et para-athlètes ont signé une tribune dénonçant une réduction drastique des moyens alloués au développement du sport en France. Une prise de position qui a trouvé un écho au sommet de l’État : Emmanuel Macron lui-même a reconnu que cette colère était "légitime", appelant à un ajustement du budget.
Si la hausse de la taxe sur les paris sportifs représente un apport bienvenu, elle ne saurait compenser totalement les pertes budgétaires. Marie Barsacq elle-même admet sur Franceinfo le 26 janvier 2025 que certaines catégories du sport, notamment le sport amateur et les équipements de proximité, risquent d’être les premières victimes des restrictions financières.
La ministre plaide pour un rééquilibrage des financements, en privilégiant le développement d’infrastructures accessibles à tous : terrains multisports, piscines mobiles, murs d’escalade, ou encore terrains de foot à cinq. Une stratégie qui vise à maintenir un accès au sport pour le plus grand nombre, malgré les contraintes budgétaires.