Face à une précarité étudiante grandissante, Paris prend des mesures concrètes. De l’aide alimentaire à l’installation dans un logement, découvrez comment Paris soutient ses étudiants.
Paris s’engage contre la précarité étudiante
Une aide alimentaire pour contrer la précarité étudiante
La précarité étudiante est un sujet brûlant. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon l'association Linkee, 76 % des étudiants ont moins de 100 euros à dépenser après avoir payé leur loyer et leurs factures. De plus, une étude de l'association COP1 en collaboration avec l'IFOP révèle qu'en 2023, un étudiant sur deux a dû sauter un repas par manque de moyens. Face à cette situation alarmante, la Mairie de Paris a pris une décision forte. Marie-Christine Lemardeley, adjointe d'Anne Hidalgo en charge de l'enseignement supérieur et de la vie étudiante, déclare : « Nous avons débloqué une enveloppe de 345 000 euros pour soutenir les acteurs solidaires du territoire parisien qui offrent une solution pour les étudiants en situation de précarité alimentaire ».
Ce n'est pas seulement une question d'argent. La Mairie de Paris souhaite également encourager la synergie entre les associations. L'idée est de partager les expériences, les réseaux et peut-être de créer des projets communs. Un exemple concret est le projet imaginé par COP1, Refugee Food et le Chaînon Manquant, qui vise à fournir « des repas frais et de qualité aux étudiants tout en favorisant l'insertion sociale des réfugiés par la cuisine ». L'accent est mis sur la qualité des repas, avec une attention particulière portée à l'impact environnemental des produits proposés.
Le budget de la ville : entre soutien aux étudiants et déficit
Au-delà de l'aide alimentaire, la Mairie de Paris a également étendu son programme AILE (Aide à l'Installation dans un Logement pour les Étudiants). Ce dispositif, d'un montant compris entre 500 et 1 000 euros, vise à aider les étudiants boursiers qui ne peuvent pas bénéficier d'un logement social du CROUS. À partir d'octobre, ce programme sera également ouvert aux étudiants non boursiers en situation de précarité financière. « Pour cela, les étudiants doivent télécharger le dossier sur le site de la Maison étudiante de Paris et le renvoyer au CROUS qui fait office de guichet unique. Environ 1 000 étudiants y sont éligibles, c'est une aide d'un montant d'un million d'euros qui sera pris en charge par la ville », ajoute Marie-Christine Lemardeley.
Mais ces mesures généreuses soulèvent des questions sur le budget de la ville de Paris. La gestion financière de la Ville de Paris est au cœur de vifs débats, notamment en raison de l'augmentation significative de sa dette. Les rappels à l'ordre budgétaire sont fréquents, et la question de l'équilibre entre le soutien aux étudiants et la santé financière de la ville reste en suspens. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en janvier 2022, la dette de la ville a connu une hausse de 40% en cinq ans, atteignant 7,713 milliards d'euros. Avant la crise sanitaire, il aurait fallu plus de onze ans à Paris pour rembourser ses emprunts, un chiffre qui contraste avec d'autres grandes villes françaises comme Marseille et Lyon. La situation s'est encore aggravée après 2020, puisque l'estimation est maintenant de 35 ans. Plusieurs facteurs sont pointés : la baisse des recettes, notamment en raison de la chute de la taxe de séjour, l'augmentation des dépenses, comme la hausse des bénéficiaires du RSA, et l'impact de la crise sanitaire qui aurait coûté 800 millions d'euros à la municipalité. De plus, la dette devrait continuer à augmenter, avec des prévisions allant jusqu'à 8,9 milliards d'euros en 2026. Les investissements liés aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et leur sécurisation pourraient également peser sur les finances de la ville.