Paris : les JO n’ont pas permis au tourisme d’effacer la crise sanitaire

Les Jeux Olympiques promettaient de faire de Paris une véritable fourmilière touristique. Pourtant, l’augmentation des visiteurs en 2024 n’a été que de 2%, bien plus modeste que prévu selon les chiffres communiqués ce jeudi par Choose Paris Region, l’agence d’attractivité internationale. Bien que l’événement ait offert une visibilité sans précédent, les touristes sont toujours moins nombreux qu’avant le Covid.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 20 mars 2025 à 16h00
Paris : les JO n'ont pas permis au tourisme d'effacer la crise sanitaire
Paris : les JO n’ont pas permis au tourisme d’effacer la crise sanitaire - © Economie Matin
14,9 milliards €Les dépenses des visiteurs se divisent en 8,5 milliards d'euros pour les touristes français, avec une augmentation de 7 % sur l'année, tandis que les visiteurs internationaux ont contribué à hauteur de 14,9 milliards d'euros, en hausse de 8 %.

Le secteur hôtelier en difficulté malgré les JO

En 2024, Paris et l'Île-de-France ont enregistré 48,7 millions de visiteurs, générant 23,4 milliards d'euros de recettes, soit une augmentation de 8 % par rapport à l'année précédente. Cependant, cette hausse des recettes masque une réalité plus nuancée, avec des taux de croissance touristique qui n'atteignent pas les niveaux espérés, restant inférieurs de 4 % à ceux de 2019, avant la pandémie.

Au cours des Jeux olympiques et paralympiques, le nombre de séjours touristiques a atteint 7,1 millions, soit une hausse de 11 %. Pendant ces jeux, on a comptabilisé 2,8 millions de séjours de touristes français, en progression de 15 %, et 2,3 millions de visites de touristes internationaux, avec une augmentation de 4 %. L'industrie hôtelière a particulièrement souffert, avec une baisse de 4 % des nuitées. Les Jeux Olympiques ont même perturbé les habitudes de voyage habituelles, redirigeant potentiellement les flux de visiteurs vers des alternatives comme les locations de courte durée ou influençant négativement la durée des séjours.

Des plans de relance

Valérie Pécresse, bien que consciente de la modestie des résultats, voit les Jeux comme une opportunité pour préparer l'avenir. La présidente de la région Île-de-France a déclaré dans des propos repris par 20 Minutes : « 2024 a été une année exceptionnelle pour l’Île-de-France. Grâce aux Jeux olympiques et paralympiques, notre région a bénéficié d’une visibilité inédite. Nous devons désormais capitaliser sur cet héritage pour renforcer notre attractivité et développer un tourisme durable et équilibré. »

Choose Paris Region ne ménage pas ses efforts pour convertir l'attention médiatique des JO en une stratégie de long terme, visant à améliorer les infrastructures touristiques et à promouvoir un tourisme plus respectueux de l'environnement, en réponse directe aux difficultés exposées par l'événement. Par ailleurs, les musées et monuments parisiens ont vu leur fréquentation chuter de 20 % durant les Jeux, une conséquence directe de la concentration des visiteurs sur les sites olympiques.

Les Américains toujours en tête

L'Amérique continue de dominer le marché touristique parisien, avec 281 000 arrivées, soit une augmentation de 4% du nombre de visiteurs par rapport à 2023, illustrant la fidélité et l'importance de cette clientèle. Ils sont suivis de près par les Britanniques qui en comptaient 280 000, soit une croissance de 3 %. Les Italiens, Allemands, et Espagnols complètent le top 5 des nationalités les plus représentées.

Au cours de l'année 2024, 26,1 millions de visiteurs français ont été enregistrés à Paris et en Île-de-France, soit une légère hausse de 1 % par rapport à l'année précédente mais une baisse de 8 % par rapport à 2019. Parallèlement, la région a vu l'arrivée de 22,6 millions de visiteurs internationaux, affichant une croissance de 3 % annuellement et de 2 % par rapport à 2019. Les touristes internationaux ont dépensé 14,9 milliards d'euros, contre 8,5 milliards pour les touristes français.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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