Paris : Hidalgo veut faire disparaître les voitures

Le futur de la circulation à Paris est en pleine mutation. Tandis que la mairie intensifie ses efforts pour transformer la capitale en une métropole verte, les automobilistes voient leur place se réduire. Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé des mesures qui redessineront profondément le paysage urbain d’ici 2025.

Jade Blachier
Par Jade Blachier Modifié le 16 janvier 2025 à 17h32
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17%17 % des déplacements entre Paris et la grande couronne se font en voiture

Le 15 janvier 2025, lors de ses vœux aux élus, Anne Hidalgo a suggéré vouloir réduire davantage l’espace alloué aux voitures dans la capitale. Forte de 120 projets prévus pour l’année, la maire mise sur une transformation écologique accélérée, visant à faire de Paris une ville plus verte, au détriment des automobilistes. Alors que la Zone à Faibles Émissions (ZFE) s’étend et que des espaces entiers sont piétonnisés, ces changements suscitent un mélange de soutien et de controverse.

Les mesures phares prévues pour 2025

Anne Hidalgo prévoit de transformer Paris avec 120 projets de piétonnisation et de végétalisation en 2025, notamment sur la Butte Montmartre où 40 % des places de stationnement seront supprimées et la circulation automobile réduite au strict minimum.

Une consultation citoyenne, programmée pour le 23 mars 2025, portera sur la création de « rues-jardin » dans 20 sites stratégiques. Avec un investissement initial de 5,5 millions d’euros, ces travaux incluent l’installation de barrières pour délimiter les zones piétonnes, comme les rues Muller, Lepic et Durantin.

Les infrastructures héritées des JO de 2024 seront pérennisées, notamment avec la création d’une voie dédiée au covoiturage sur le périphérique. Le Plan Vélo sera également renforcé par de nouvelles pistes cyclables et des carrefours sécurisés pour mieux protéger cyclistes et piétons.

À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les véhicules classés Crit’Air 3, incluant les diesels immatriculés avant 2011 et les essences d’avant 2006, seront interdits de circulation dans la Zone à Faibles Émissions (ZFE) du Grand Paris. Une dérogation permettra toutefois 24 jours d’usage par an, dans un périmètre couvrant 77 communes sur 131, et applicable entre 8 h et 20 h.

Paris et sa politique anti-voiture

Depuis son élection, Anne Hidalgo a engagé de nombreuses initiatives pour réduire la place des voitures à Paris, comme la limitation de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique dès 2024, la transformation de la rue de Rivoli et de la place de la Concorde en espaces piétonniers, ou encore l’instauration de Zones à Trafic Limité (ZTL) dans des quartiers comme le Marais.

Si ces mesures visent à diminuer la pollution de l’air et à améliorer la qualité de vie des habitants, elles suscitent de vives critiques.

Les critiques et défis à relever

Les automobilistes critiquent les mesures de la mairie, évoquant une circulation de plus en plus difficile et des embouteillages en hausse, tandis que de nombreux habitants de banlieue se sentent marginalisés par manque de solutions alternatives efficaces.

La suppression des primes à la conversion pour l’achat de véhicules peu polluants, combinée aux restrictions de circulation, inquiète également les professionnels, malgré les dérogations accordées à certains.

Les opposants politiques dénoncent des projets qu’ils jugent irréalistes et socialement injustes, pointant le coût élevé des aménagements, estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros.

Un bilan mitigé : succès et controverses

Les politiques mises en place par Anne Hidalgo ont permis des avancées notables, comme une réduction mesurable de la pollution dans plusieurs quartiers, la création d’infrastructures durables pour les cyclistes et piétons, ainsi qu’une augmentation des espaces verts, en ligne avec les objectifs climatiques.

Des problèmes conséquents subsistent, notamment pour les habitants de banlieue et les professionnels, qui peinent à s’adapter à ces changements. Les tensions autour de l’usage des véhicules en périphérie restent un point de friction majeur, soulignant les limites de ces transformations.

Ces mesures mettent en lumière des tensions sociales et économiques qui ne cessent de grandir. Si la réduction de la pollution est un objectif louable, Paris peut-elle devenir plus verte sans exclure une partie de ses habitants ? À l’approche de la votation du 23 mars 2025, les Parisiens devront décider si ces transformations vont dans le bon sens.

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Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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