Alors que la SNCF entreprend une réorganisation majeure avec le démantèlement de Frêt SNCF, le choix d’un nom commercial fait éclater un conflit entre le transporteur et un de ses sous-traitants. Une startup suisse, Technis, se bat contre le géant ferroviaire pour protéger son identité.
Parasitage de marque : Technis attaque la SNCF en justice
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Publié le 8 janvier 2025 à 6h30
10%10% des emplois de Fret SNCF sont menacés.
Le 1er janvier 2025 marque le début de la transformation de Fret SNCF en deux nouvelles entités : Hexafret et Technis. Cependant, l’utilisation du nom Technis, déjà déposée et utilisée par une entreprise suisse fondée en 2016, a déclenché une bataille juridique et médiatique. La startup suisse Technis accuse la SNCF de parasitage de dénomination sociale, une situation qui dévoile les tensions entre grands groupes et startups innovantes. D’autant plus que Technis était… un fournisseur de la SNCF.
Fret SNCF devient Hexafret et Technis
En réponse aux directives de la Commission européenne, Fret SNCF a été dissoute pour laisser place à deux nouvelles structures : Hexafret, spécialisée dans le transport de marchandises, et Technis, dédiée à la maintenance des locomotives.
Ce repositionnement stratégique devait moderniser les activités de la SNCF, mais le choix du nom Technis s’est avéré particulièrement problématique.
Technis : une startup innovante face au géant français du rail
Technis SA, fondée en 2016 par Wiktor Bourée, est un acteur clé dans la gestion des espaces physiques et la digitalisation des bâtiments. Collaborant étroitement avec la SNCF, Technis fournit des solutions avancées d’acquisition de données. Pourtant, la startup a été sidérée de découvrir que son propre client avait adopté son nom pour l’une de ses entités commerciales.
Historique du conflit :
- 2016 : Dépôt officiel du nom Technis en Suisse, en France et à l’échelle européenne.
- Début novembre 2024 : Wiktor Bourée apprend que la SNCF utilise le nom Technis. Une mise en demeure est envoyée immédiatement.
- 20 novembre 2024 : La SNCF officialise la dénomination Technis malgré la mise en demeure.
- 2025 : Technis SA subit une dégradation de son référencement en ligne et des incompréhensions auprès de ses clients et partenaires.
| Événements clés | Dates | Impact sur Technis SA |
|---|---|---|
| Dépôt du nom Technis | 2016 | Protection juridique établie. |
| Mise en demeure envoyée à la SNCF | Novembre 2024 | Aucune réponse satisfaisante reçue. |
| Officialisation par la SNCF | 20 novembre 2024 | Baisse de visibilité et confusion des clients. |
Un parasitage par la SNCF et des conséquences délétères pour Technis
Les répercussions pour Technis SA ne se limitent pas à une simple confusion de noms. La startup rapporte une dégradation de son référencement sur Google, des pertes financières, et une association injustifiée aux polémiques sociales liées à la SNCF. Selon Wiktor Bourée, ce contexte nuit gravement à la réputation construite avec acharnement depuis huit ans.
Le PDG de Technis a exprimé son indignation dans des termes acerbes dans un communiqué de presse diffusé le 7 janvier 2025 : « Il est tout de même navrant de constater que certains groupes se croient au-dessus des lois et pensent qu’en faisant durer, ils obtiendront tout ce qu’ils veulent. En l’occurrence cela fait plus de huit ans que je travaille d’arrache pieds avec une équipe ultra motivée pour faire de Technis un nom qui compte, il est donc hors de question que je laisse tomber et il est inacceptable que le Groupe SNCF s’approprie ce qui nous appartient. Technis contre Goliath démarre donc maintenant. »
Malgré plusieurs tentatives de dialogue, la SNCF n’aurait proposé aucune solution concrète, poussant Technis à engager des actions en justice simultanément en France et en Suisse. « Et cerise sur le gâteau : Technis a reçu un mail envoyé à tous ses fournisseurs par le service achats de la SNCF l'informant que Technis était une entité commerciale officielle à partir de janvier 2025. »
La SNCF coupable de parasitage de dénomination sociale ?
Technis SA accuse la SNCF de parasitage de dénomination sociale, une infraction qui pourrait entraîner des sanctions. Le choix de la SNCF de maintenir le nom Technis, malgré des alertes précoces, soulève des questions sur la gouvernance et la gestion de l’image d’entreprise. Cette affaire met en lumière des tensions structurelles dans les relations entre grandes entreprises et startups, posant un défi pour la protection des marques.
« En conséquence et face à ce manque de prise en considération sérieuse de ses inquiétudes légitimes (et cette volonté de s’approprier une dénomination commerciale porteuse), Technis a décidé de porter cette affaire devant la justice en France et en Suisse. »
La bataille opposant Technis SA et la SNCF est loin d’être terminée. Ce conflit dépasse le simple cadre juridique et illustre les défis auxquels sont confrontées les petites entreprises lorsqu’elles doivent défendre leur identité face à des géants industriels.