Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce, a dévoilé Origin’Info, un nouveau logo permettant aux consommateurs de connaître l’origine géographique des principales matières agricoles composant les produits alimentaires transformés. Une initiative visant à accroître la transparence et à informer plus clairement les acheteurs sur la provenance de leur alimentation.
Origin’Info : un nouveau logo pour les plats préparés
La traçabilité des aliments s'élargit désormais aux produits transformés. Après les fruits et légumes en 2007 et les viandes emballées en 2011, c’est au tour des produits comme les pizzas et les plats préparés de dévoiler leurs origines. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, affirme au Parisien : « C’est le sens de l’histoire. Pour plus de 80 % des consommateurs, le prix et l’origine géographique des produits déterminent leur acte d’achat ».
Un logo Origin'Info flexible
Le logo Origin’Info, de couleur bleu ou noir, sera apposé sur les emballages des produits alimentaires, indiquant les trois principales matières agricoles et leurs pays d’origine. La farine, par exemple, sera remplacée par le blé dans la liste des produits primaires. Ce système inédit en Europe permettra de clarifier l’origine des ingrédients pour les consommateurs.
En plus de sa version initiale, Origin’Info pourra être enrichi de deux autres variantes : une indiquant le lieu de fabrication du produit transformé et une autre intégrant un camembert représentant la proportion de chaque produit primaire dans la composition du plat. « C’est la version que nous allons promouvoir, car elle offre la meilleure information », déclare David Garbous, président de l’association En vérité, militante pour la transparence des entreprises alimentaires.
Un premier pas vers une extension européenne
Pour apposer ce logo, les industriels devront signer une charte, bien que l’adhésion ne soit pas obligatoire. Néanmoins, 80 entreprises, représentant au moins 10.000 produits, ont déjà signé. Parmi elles, des poids lourds de la grande distribution comme Intermarché, Lidl, Fleury Michon et Bonduelle.
Cependant, certaines critiques persistent. Camille Dorioz, de l’organisation de consommateurs Foodwatch, déplore que l’adhésion ne soit pas obligatoire. François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs CLCV, souligne que l’option d’utiliser un QR code pour fournir l’information pourrait réduire l’accessibilité immédiate pour les consommateurs.
Origin’Info vise également à éviter les pratiques trompeuses, telles que l’utilisation abusive du drapeau français sur des produits n’ayant aucune composante française. Le gouvernement espère que cette initiative servira de modèle et pourra être étendue à l’échelle européenne. Olivia Grégoire ajoute : « L’objectif est de tenter, dès l’année prochaine, d’étendre Origin’Info au niveau européen pour qu’il soit imposé à toutes les entreprises ».
Malgré les défis, cette démarche de transparence s’inscrit dans un contexte où les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance de leurs aliments. En offrant une information claire et accessible, Origin’Info pourrait bien transformer la manière dont les consommateurs choisissent leurs produits alimentaires, favorisant ainsi une consommation plus éclairée et responsable.