One Water Summit : une réponse mondiale aux enjeux de l’eau, un défi vital pour l’Asie centrale

Le 3 décembre 2024 à Riyad, le sommet One Water Summit, co-organisé par la France, le Kazakhstan, l’Arabie saoudite et la Banque mondiale, a mis en lumière les défis mondiaux liés à l’eau. Une attention particulière a été portée aux problématiques de l’eau en Asie centrale et au rôle crucial du Kazakhstan, à la fois en tant que pays vulnérable et acteur clé dans la gestion durable de l’eau.

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 4 décembre 2024 à 3h01
One Water Summit : une réponse mondiale aux enjeux de l’eau, un défi vital pour l’Asie centrale
One Water Summit : une réponse mondiale aux enjeux de l’eau, un défi vital pour l’Asie centrale - © Economie Matin
2 milliards2 milliards de personnes à travers le monde n'ont pas accès à l'eau potable.

Un sommet mondial pour une ressource sous pression

Le One Water Summit, qui s’est tenu le 3 décembre à Riyad, s’est affirmé comme une plateforme essentielle pour s’attaquer à la crise mondiale de l’eau. Il faut savoir que plus de deux milliards de personnes manquent encore d’accès à une eau potable salubre, et près de la moitié de la population mondiale subit des pénuries d’eau graves. Les discussions ont rassemblé chefs d’État, organisations internationales, experts et acteurs du secteur privé, pour faire face à une urgence exacerbée par le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.

Le sommet a permis d’explorer des solutions innovantes telles que les infrastructures climatiques résilientes, les systèmes de gestion durable de l’eau et les innovations technologiques. Parmi les annonces majeures figurait le Plan d’aide global présenté par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, destiné à répondre aux crises liées à l’eau. Cette initiative ambitionne de coordonner des projets de grande envergure, notamment dans les pays en développement, en s’appuyant sur des financements internationaux.

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Le Kazakhstan : une expertise et des défis partagés

En Asie centrale, région particulièrement exposée, le Kazakhstan s’est imposé comme un acteur pivot. Lors de son intervention, son président, Kassym-Jomart Tokaïev, a souligné l’urgence de protéger les ressources en eau, en affirmant : « L’eau n’est pas infinie. Sa gestion durable est un impératif moral autant qu’écologique ». Le pays a renforcé sa participation à des initiatives comme la Freshwater Challenge, qui vise un accès universel à l’eau potable.

Avec ses ressources hydriques limitées et une infrastructure vieillissante, le Kazakhstan fait face à des défis cruciaux. Plus de 10 millions de personnes en Asie centrale n’ont toujours pas accès à l’eau potable. L’urbanisation rapide et la mauvaise gestion accentuent ces problèmes, tandis que la modernisation des systèmes d’approvisionnement nécessite des investissements estimés à 12 milliards de dollars d’ici 2030. Pourtant, le pays reste résilient, investissant massivement dans la rénovation de ses réservoirs et la réduction des pertes d’eau.

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Pénurie d’eau : l'Asie centrale au cœur des stratégies mondiales

Le changement climatique pèse lourdement sur les ressources hydriques d’Asie centrale. Les glaciers, essentiels pour alimenter les rivières de la région, fondent rapidement, menaçant l’approvisionnement de millions de personnes. Kassym-Jomart Tokaïev a proposé la création d’un partenariat international pour étudier et préserver ces glaciers, soulignant leur rôle vital dans le cycle global de l’eau. Le Kazakhstan a par ailleurs initié plusieurs projets ambitieux, tels que la modernisation de ses systèmes d’irrigation et le développement de cultures résistantes à la sécheresse.

Cependant, les défis persistent. Les infrastructures existantes, souvent vétustes, provoquent d’importantes pertes d’eau. Par exemple, 55% de l’eau transportée dans la région est gaspillée à cause des réseaux obsolètes. Pour pallier ce problème, le gouvernement kazakh prévoit la construction de milliers de kilomètres de nouveaux aqueducs et la rénovation des réseaux existants, avec un objectif d’accès universel d’ici 2025.

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Un modèle de coopération transfrontalière

Le Kazakhstan joue également un rôle de leader dans la coopération régionale sur l’eau, en particulier dans le cadre de l’International Fund for Saving the Aral Sea. Ce fleuve, partagé avec ses voisins, illustre les défis complexes de la gestion transfrontalière. Grâce à une diplomatie active, le Kazakhstan a assuré des approvisionnements suffisants en eau pour ses régions du sud, en négociant des accords bilatéraux et multilatéraux.

Le rôle de l’Arabie saoudite dans cette dynamique régionale ne doit pas être négligé. Avec son expertise en dessalement et ses investissements de 6 milliards de dollars dans des projets hydriques, Riyad propose un modèle de gestion qui pourrait inspirer les efforts conjoints en Asie centrale. La collaboration entre ces deux pays s’intensifie, notamment sur des initiatives communes visant à restaurer les réservoirs et à développer des technologies économes en eau.

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Des priorités mondiales, des solutions locales

Le One Water Summit s'est conclu sur un appel à des investissements accrus dans l’eau, notamment dans les infrastructures et la recherche. Pour l'Asie centrale, la coopération régionale et internationale reste essentielle. En combinant des approches locales innovantes avec des partenariats globaux, le Kazakhstan montre qu’il est possible de surmonter les défis les plus urgents.

Cependant, pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le sommet, un engagement politique plus ferme est nécessaire. La communauté internationale doit mobiliser d’importantes ressources et accélérer les actions pour faire de l’eau un bien véritablement commun. En s’inscrivant dans cette dynamique, le Kazakhstan continue de jouer un rôle stratégique en défendant une gestion équitable et durable de l’eau.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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