Dans ses dernières projections, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) annonce une révision à la hausse de la croissance du PIB français pour 2024, passant de 0,7% à 1,1%. Cette amélioration est le fruit de plusieurs facteurs, dont une baisse des taux d’intérêt et l’effet bénéfique des Jeux Olympiques.
La croissance française dépassera les attentes en 2024 selon l’OCDE
Alors que les prévisions initiales étaient plus modestes, l'OCDE aligne maintenant ses chiffres de croissance sur ceux des institutions françaises comme l'Insee et la Banque de France, lesquelles avaient déjà anticipé une légère amélioration. Cette synchronisation des données, due à une révision comptable plus tôt dans l'année, offre un tableau plus positif que prévu.
Une révision bienvenue en période incertaine
La nouvelle estimation de croissance tombe à point nommé pour le gouvernement français, en particulier pour le duo de Bercy, récemment intégré et en pleine préparation du budget 2025. Dans un contexte de recettes fiscales affaiblies et de comptes plongeant dans le rouge, cette embellie économique pourrait tempérer les prévisions de coupes budgétaires annoncées.
La France bénéficie directement des retombées économiques des Jeux Olympiques. Selon l'OCDE, ces derniers devraient contribuer à hauteur de 0,25 point au taux de croissance du troisième trimestre. La consommation, moteur essentiel de l'économie, a également montré une vigueur remarquable, aidant à maintenir une dynamique économique positive malgré un environnement global incertain.
La Banque centrale européenne a abaissé ses taux d’intérêt
Une des raisons principales de cette révision à la hausse est la baisse des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne, qui a effectué deux réductions au cours des trois derniers mois. Cette politique monétaire plus accommodante stimule le financement plus abordable de l'économie, catalysant ainsi la croissance économique sur le continent. "Les banques centrales devraient exploiter la latitude que leur offre la modération de l’inflation et la détente des marchés du travail pour abaisser les taux directeurs", souligne l'OCDE dans son rapport.
Parallèlement, l'OCDE prévoit une baisse continue de l'inflation, hors éléments volatils, s'établissant à 2,4% pour 2024 et diminuant encore à 1,9% en 2025, des chiffres nettement inférieurs aux 5,7% observés en 2023. Toutefois, malgré la révision à la hausse de la croissance française pour 2024, l'organisation a légèrement réduit ses attentes pour 2025, ajustant la prévision de croissance à 1,2%, soit une baisse de 0,1 point par rapport aux estimations antérieures.
Renforcement de la fiscalité sur le patrimoine pour contrôler la dette mondiale
L'OCDE, face à l'escalade des dettes publiques exacerbée par des crises sanitaires et géopolitiques récentes, recommande une augmentation de la fiscalité sur le patrimoine pour renforcer les recettes fiscales. Cette mesure vise à pallier les déficits croissants liés notamment au vieillissement démographique et aux exigences des politiques climatiques. Le rapport souligne l'urgence de décisions stratégiques pour préserver la viabilité de la dette globale, qui a atteint un pic historique de 97 000 milliards de dollars en 2023.
Parallèlement, l'OCDE suggère la révision des dépenses fiscales inutiles et l'augmentation des impôts indirects et environnementaux, en plus de la fiscalité sur le patrimoine. Ces changements sont essentiels pour maintenir une marge de manœuvre économique et répondre efficacement aux futurs chocs économiques. La nécessité d'adapter la fiscalité devient d'autant plus capitale que la richesse des plus fortunés continue de s'accroître, faisant de la taxation du patrimoine un sujet brûlant au niveau international.