À l’occasion de sa conférence GTC (GPU Technology Conference) la semaine dernière, Nvidia a officiellement levé le voile sur le DGX Spark, un mini supercalculateur dédié à l’intelligence artificielle. Dévoilé initialement au CES en janvier, cet appareil entend transformer la donne en rendant la puissance du calcul IA accessible directement depuis un bureau… ou un appartement. Et désormais, nous connaissons son prix en France. Attention, spoiler : il va faire mal à votre portefeuille.
Nvidia DGX Spark : voici le prix de ce mini supercalculateur

Un DGX Spark, plusieurs déclinaisons
Avec le DGX Spark, Nvidia présente un mini supercalculateur capable de faire tourner des modèles d’intelligence artificielle générative de grande taille, comprenez des systèmes du calibre de GPT ou Mistral, en local, sans avoir à s’appuyer sur le cloud. Tout cela pour offrir aux développeurs, chercheurs et entreprises une solution de prototypage rapide, de fine-tuning ou d’inférence sans passer par les GPU (Graphics Processing Unit) ou processeurs graphiques partagés des géants du web. Deux déclinaisons principales sont disponibles pour le marché français.
D’une part, la version Asus Ascent GX10 équipée de 1 To de stockage SSD NVMe à 2 760 euros. D’autre part, la version haut de gamme baptisée Nvidia Founders Edition, dotée de 4 To de stockage, commercialisée à 3 689 euros, comme le dévoile Capital.
DGX Spark : mini-format, maxi-rendement pour l’intelligence artificielle
Mais que renferme exactement cette boîte noire d’apparence anodine ? Le Spark embarque la puce GB10 Grace Blackwell, fruit d’une collaboration entre Nvidia et Mediatek. Cette superpuce intègre un GPU Blackwell couplé à des cœurs Tensor de cinquième génération, compatibles avec la précision FP4. Traduction, une performance qui grimpe jusqu’à 1 000 TOPS (téra-opérations par seconde) en calcul IA. Une puissance hallucinante pour une machine de cette taille. À l’intérieur, on trouve également 128 Go de mémoire vive unifiée LPDDR5x, permettant de manipuler localement des modèles IA jusqu’à 200 milliards de paramètres.
La connectivité n’est pas en reste : Wi-Fi 7, Ethernet 10 Gb/s, et USB 4 Type-C à 40 Gb/s complètent le tableau. Le tout est orchestré par DGX OS, une distribution Linux optimisée par Nvidia pour les charges IA, peut-on lire sur la fiche produit sur le site Nvidia.com. Ajoutez à cela une consommation énergétique annoncée à 170 watts, bien plus modérée que celle d’une station de travail classique, et vous obtenez une machine compacte capable de rivaliser, sur certains points, avec des serveurs professionnels.
Une offensive bien calculée de Nvidia contre la montée de l’open source
Derrière ce lancement se cache une stratégie plus large. Nvidia ne se contente plus de dominer les data centers. En proposant un supercalculateur de bureau, la firme de Jensen Huang entend verrouiller aussi le marché de l’IA domestique et professionnel de proximité. Et tant pis pour ceux qui espéraient un geste vers les alternatives ouvertes.
Car oui, pendant que Nvidia étend son empire CUDA, ses concurrents fourbissent leurs armes. AMD pousse ROCm (Radeon Open Compute), tandis que la fondation UXL aligne des poids lourds comme Intel, Google ou Arm autour de oneAPI. Même Apple et d’autres grands noms défendent leur terrain au sein du consortium OpenCL, auquel Nvidia participe aussi, mais du bout des doigts. Le DGX Spark apparaît donc comme une réponse musclée à cette effervescence open source. En baissant temporairement son prix d’entrée (du moins en France) et en s’appuyant sur des partenaires comme Asus, Dell ou HP pour diffuser rapidement ses modèles, Nvidia cherche clairement à préempter le terrain.
Des livraisons prévues dès l’été, mais sans calendrier précis
Le calendrier, lui, reste flou. Les premières livraisons sont annoncées pour l’été 2025, sans date officielle confirmée par Nvidia, Asus, HP ou Dell. La commercialisation se fera progressivement, avec d’autres partenaires comme Lenovo qui pourraient rejoindre la course en deuxième vague.
Le pari est clair, installer un écosystème IA propriétaire dans le plus grand nombre d’environnements professionnels, voire particuliers, avant que des alternatives ne deviennent compétitives. Car pour moins de 4 000 euros, il reste aujourd’hui quasiment impossible de trouver une machine rivalisant avec le DGX Spark, tant en calcul qu’en efficacité énergétique.