Les mini-réacteurs nucléaires : un pari gagnant pour l’industrie française

Un secteur porteur pour l’économie française

Depuis 2023, le gouvernement français a investi dans l’innovation nucléaire en soutenant des start-up comme Jimmy, Newcleo et Naarea. Parmi elles, Calogena, filiale du groupe Gorgé, se distingue par son positionnement novateur. Cette société conçoit des réacteurs modulaires de petite taille, spécifiquement destinés à produire de la chaleur à basse pression (5 bars) et à température modérée (100 °C). Son modèle phare, le Cal-30, affiche une puissance thermique de 30 MW, suffisante pour chauffer 20 000 foyers.

Ces réacteurs ne produisent pas d’électricité mais optimisent leur rendement pour les réseaux de chaleur urbains, offrant ainsi une alternative compétitive aux systèmes traditionnels dépendants des énergies fossiles.

Les perspectives économiques et stratégiques

Les SMR représentent un axe stratégique pour la France, permettant d’accroître son indépendance énergétique tout en stimulant l’innovation technologique. Le potentiel économique est considérable : le projet d’Helsinki, par exemple, qui vise à installer jusqu’à 15 réacteurs pour produire 400 MW de chaleur, s’évalue à 1,5 milliard d’euros.

Pour les start-up françaises, ces opportunités constituent un marché d’exportation prometteur. Le modèle de Calogena, conçu pour répondre à des besoins urbains spécifiques, pourrait s’imposer comme une solution de choix dans les grandes métropoles européennes.

Cependant, des défis de taille subsistent. Le processus de validation par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est particulièrement long et exigeant, ce qui pourrait ralentir la mise en œuvre des projets. De plus, la concurrence internationale s’intensifie, notamment avec des acteurs comme la société finlandaise Steady Energy, dont le réacteur LDR-50 propose des caractéristiques similaires avec une puissance accrue.

Focus : le projet d’Helsinki et les ambitions de Calogena

Helsinki, qui dispose du deuxième plus grand réseau de chaleur au monde, ambitionne de réduire drastiquement ses émissions de carbone. Actuellement alimenté par le gaz naturel et la biomasse, le réseau pourrait bientôt intégrer des SMR pour une production entièrement décarbonée. Le marché potentiel de ce projet, estimé à 1,5 milliard d’euros, attire de nombreux acteurs, dont Calogena.

Ce projet, prévu pour 2030, met en lumière la viabilité économique et environnementale des mini-réacteurs. Toutefois, Calogena devra se démarquer face à des concurrents tels que Steady Energy, dont les réacteurs proposent une puissance thermique plus importante (50 MW) à un coût unitaire d’environ 100 millions d’euros.

Les mini-réacteurs nucléaires incarnent un formidable levier de développement pour l’économie française. En misant sur ces technologies, la France pourrait non seulement consolider sa position sur la scène énergétique mondiale, mais aussi générer des retombées économiques significatives. Les investissements publics et privés dans ce domaine devraient créer de nouveaux emplois hautement qualifiés et encourager la coopération industrielle au niveau européen, comme en témoigne la participation de Calogena au projet CityHeat soutenu par l’Union européenne.