Novembre, c’est le mois où l’on arrête de fumer ! Plusieurs milliers de Français vont relever le défi de ne pas fumer pendant 30 jours. C’est l’occasion de revenir sur les chiffres qui entourent le tabac : combien y a-t-il de fumeurs en France, combien coûtent-ils aux finances publiques, quel est l’impact du mois sans tabac sur les fumeurs ?
Mois sans tabac : combien coûtent les fumeurs ?
Mois sans Tabac : quel succès ?
Ce n'est un secret pour personne, le tabac nuit gravement à la santé. Il est même la première cause de décès évitable en France, avec plus de 75 000 personnes succombant chaque année à cause du tabagisme. Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac, invité de France Info mercredi 1er novembre 2023, estime que « un fumeur sur deux va mourir de son tabagisme ». Ce constat est d'autant plus alarmant que la France compte plus de 12 millions de fumeurs quotidien et 3 millions de fumeurs occasionnels. Face à cette problématique de santé publique, le gouvernement ne cesse de renforcer ses initiatives pour encourager les Français à arrêter de fumer. Ainsi, depuis les années 2000, le prix d'un paquet de cigarettes, initialement à 3,50 euros, a triplé, avec une projection à 12 euros en 2024.
Outre ces augmentations régulières, les autorités sanitaires françaises ont lancé, depuis 2016, les campagnes « Mois sans tabac ». S'inspirant du modèle anglais, cette initiative propose une assistance, un suivi gratuit avec un tabatologue via le numéro 39 89, divers outils d'accompagnement, et un forum pour permettre aux fumeurs de partager leurs expériences. Pour Loïc Josseran, le Mois sans tabac est « l'occasion de s'interroger sur sa consommation et son envie de fumer », et incite à rejoindre une « dynamique collective » d'arrêt. L'incitation à relever ce défi est appuyée par Santé Publique France : « arrêter de fumer pendant trente jours multiplie par cinq les chances d’arrêter définitivement la cigarette ». Un espoir pour les 60 % de fumeurs désirant abandonner cette habitude. Cependant, cette campagne peine à séduire : seulement 120 000 personnes se sont inscrites pour l'édition 2023, ce qui représente une baisse de 40 000 inscriptions par rapport à l'année 2022.
Les fumeurs coûtent-ils plus cher qu'ils ne rapportent à l'État ?
D'un point de vue économique, le tabagisme est loin d'être sans conséquences. Les dépenses de santé liées au tabac ont atteint 16,4 milliards d'euros pour les pouvoirs publics en 2019, en dépit des 13,1 milliards d'euros de recettes fiscales générées par les taxes sur le tabac. Le rapport de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) indique que le coût social annuel du tabac s'élève à 156 milliards d’euros, soit environ 2 300 euros net annuels par Français, qu'il soit ou non fumeur.
Malgré ces chiffres alarmants, les initiatives mises en place par le gouvernement et les autorités de santé publique montrent leurs limites. Des solutions existent déjà. Même si l'ensemble des fumeurs rechigne face au prix d'un paquet de tabac, peu d'entre eux cessent de fumer. La consommation de tabac en France ne diminue pas ; elle stagne. À moins d'interdire complètement le tabac en France, il n'y a pas de solution miracle. L'augmentation du prix du tabac reste la meilleure solution. Comme le souligne Loïc Josseran, « si les prix augmentent de 10%, la consommation baisse de 4% (et) contrairement à ce qu'avancent les buralistes et l'industrie du tabac, l'augmentation des prix ne stimule pas le marché noir. 80 % des fumeurs achètent chez les buralistes ».