Entre défis technologiques et révolution industrielle, comment juxtaposer les nouvelles technologies aux processus existants ?

Les nouvelles technologies sont en perpétuelle évolution et cela depuis plus de 20 ans. Maintenant, il est habituel de voir des technologies innovantes dans les mains de tous ; l’IoT (ou Internet des objets) est particulièrement concerné par ce « boom technologique ». En effet, les applications disposent maintenant d’une connexion directe entre l’utilisateur et l’objet final. Pour comprendre ce développement de l’innovation, il est important de garder en tête que ce processus est continu et qu’il faut sans cesse trouver des solutions pour juxtaposer les nouveautés aux solutions et processus existants.

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Par Mountaha Ndiaya et Brice Le Déroff Publié le 2 février 2024 à 5h30
innovation, gouvernance, processus, industrie, technologie
innovation, gouvernance, processus, industrie, technologie - © Economie Matin
25%Une petite ou moyenne entreprise industrielle utilise moins de 25% de ses données opérationnelles

La synchronisation des innovations : un défi majeur

Le monde évolue en même temps que les défis technologiques. Et c’est une très bonne chose que cela intervient à une période où le monde évolue tant sur le plan économique, écologique, géopolitique ou encore démographique. Face à cela, il est indispensable de revoir sa stratégie d’innovation. Pour cela, il faut revoir la construction du consensus et faire converger les acteurs de l’innovation vers des modèles efficients sur le plan économique, écologique et éthique. La puissance de l’immédiateté du partage de la donnée, des flux d’investissements, et les compétences mobilisées doivent être dirigés vers les véritables enjeux fondamentaux qui détermineront le développement à venir de la société.

Notre époque permet une grande expression de l’innovation. Et cela impacte très positivement les modes de vie faisant naître des espoirs dans de nombreux domaines comme celui de la santé ou du mieux vivre. Cependant, chaque innovation ne peut se suffire à elle-même. Il est important de les faire interagir entre elles pour leur permettre de se développer et de créer une synergie capable de produire à leur tour une nouvelle innovation. Si l’on prend l’exemple de la médecine, les professionnels du secteur se tournent aujourd’hui vers des modèles de pré-diagnostic automatisés grâce à l’IA, qui sont ensuite renforcés par l’échange de données sécurisées dans des blockchains dédiés au secteur.

La gouvernance des processus serait-elle la clé de la réussite ?

Les solutions sont en train de devenir plus accessibles autant d’un point de vue financier qu’opérationnel, et ce peu importe la localisation géographique des utilisateurs. Cependant, le développement collaboratif des solutions, ainsi que le traitement massif et automatisé des données, comportent des risques. Le caractère sensible des données nécessite notamment de structurer les processus via des solutions adaptées. Pour ce faire, il faut comprendre la relation triangulaire entre les différents protagonistes du secteur : les innovateurs, les régulateurs et les éditeurs. Les acteurs de référence ont besoin de se projeter dans le futur au regard des options technologiques et des investissements qu’ils induisent. De plus, les innovateurs ne peuvent pas avancer sans le régulateur, et ce dernier ne peut suivre le rythme sans la collaboration des éditeurs de logiciels. Un travail conjoint est donc la clé pour l’avenir des différentes filières.

Les institutions et grandes entreprises sont en pleine prise de conscience. Beaucoup ont d’ailleurs compris que tous types de processus reposent sur un paradoxe : sécuriser et fluidifier. Autrement dit, il s’agit de mettre en œuvre des verrous transparents pour les utilisateurs habilités tout en bloquant les tentatives d’accès non-autorisé. De plus, il faut également attirer les talents et les moyens pour construire de nouveaux schémas. Illustration faite, de cette prise de conscience, par l’IGF de l’ONU qui a lancé une expérimentation du DAO (Distributed Autonomous Organization) pour développer des plateformes de gouvernance des décisions dans les services publics.

Ce sont des signaux forts et importants prouvant la volonté des régulateurs d’avancer au côté des innovateurs. Si les investissements des entreprises françaises dans les solutions de traitement des données ont bondi en 2023, le défi de la transformation du patrimoine applicatif et des processus opérationnels reste un chantier vital et titanesque.

Garder les pieds sur terre pour mieux participer à sa transformation

Le risque majeur des périodes de disruption technologique c’est la peur. Pour faire face à cet enjeu, la première étape consiste à en prendre conscience et à s’informer auprès de ses partenaires. Ces derniers sont également confrontés à cette situation et auront probablement une réponse à partager. Par ailleurs, les processus de disruption sont souvent profonds mais rarement instantanés. De ce fait, si les choix technologiques sont nombreux, les options vont s’affiner petit à petit et s’adapter aux particularités de l’industrie. En effet, il n’est pas question de faire table rase du passé, mais bien de construire méticuleusement l’avenir. Certaines propositions technologiques prometteuses ne sont pas encore matures pour être déployées et le temps d’intégration (et les moyens associés) peuvent ne pas être économiquement viables. L’exemple de Facebook en 2021 (devenant Meta), qui a investi des dizaines de milliards dans une stratégie centrée sur le metaverse, a obligé son dirigeant à rétropédaler face au manque de retour sur investissement.

Ainsi, pour éviter ce type d’écueils, une approche didactique étape par étape suivant un objectif précis peut alors être engagée. Pour qu’il y ait une véritable disruption, les entreprises audacieuses peuvent s’appuyer sur les « data driven technologies ». En effet, ces processus structurés autour de la donnée enrichie bénéficient à l’ensemble des processus d’entreprise et embarquent l’ensemble des services vers cette évolution de grande ampleur. Concrètement, lorsque les informations émises par le service marketing, finance, ou de la production sont agréés dans des « data lake » (conteneur permettant de connecter de grands volumes de données), ces dernières vont enrichir de prismes d’analyses et être partagées instantanément et de manière dynamique aux différentes équipes qui interagissent autour.

Alors que le monde entier continue d’avancer vers la transformation digitale, il faut pouvoir synchroniser toutes les technologies et solutions entre elles, afin d’en tirer le meilleur et surtout dépasser les challenges qui se présenteront à l’avenir. Ce n’est qu’en passant par une juxtaposition des nouvelles technologies sur les processus existants qu’il sera possible d’apporter des solutions optimales et scalables, révolutionnant ainsi le monde dans lequel nous évoluons. S’il est intéressant de se demander comment le numérique va continuer à se développer – via de nouveaux réseaux professionnels et outils de productions – il faut garder à l’esprit que les solutions actuelles doivent être en mesure de les accueillir et d’évoluer. Ainsi, l’adage « apprendre du passé pour préparer l’avenir » n’a jamais été aussi vrai !

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Mountaha Ndiaya (EMEA Director, Ecosystem sales & programs chez Hyland) Brice Le Déroff (Fondateur de l’Institut de la Gouvernance de Paris)

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