La filière ostréicole française, secouée par une baisse de consommation liée à des crises sanitaires, redoute un énième coup dur durant les fêtes de Noël. Entre chute des ventes et initiatives d’urgence, les producteurs luttent pour maintenir leur activité.
Noël : une période primordiale pour des ostréiculteurs en crise
Une consommation en baisse inquiétante à l'approche de Noël
Les ostréiculteurs français achèvent une année 2024 difficile, marquée par une baisse de consommation d’huîtres de 20 à 30%. Ce recul, conséquence directe de l’épisode de contamination de 2023, a fragilisé toute une filière déjà sous tension. Les consommateurs, ébranlés par la découverte de norovirus dans plusieurs parcs à huîtres l’an passé, ont perdu confiance. Cette situation a eu des répercussions économiques majeures. En Normandie, région représentant 25% de la production nationale, plusieurs entreprises sont au bord du gouffre.
Des marges divisées par trois pour les producteurs et un manque à gagner estimé à plus de 70 millions d’euros en 2023 illustrent l’ampleur du choc. Le maintien des prix élevés pour les consommateurs n’a fait qu’aggraver la situation, freinant la relance des ventes. Les fêtes de Noël représentent un espoir pour les ostréiculteurs, qui réalisent entre 30% et 70% de leur chiffre d’affaires annuel durant cette période. Mais le contexte économique difficile, couplé à une confiance encore fragile, laisse planer des incertitudes.
Des mesures pour tenter de relancer la filière
Face à la crise, des mesures d’urgence ont été mises en place en 2024 pour éviter un effondrement complet de la filière. En Normandie, près de 30 millions d’euros ont été débloqués pour moderniser les infrastructures d’assainissement. Ces investissements visent à régler les problèmes à l’origine des contaminations, notamment les défaillances des stations d’épuration. Parallèlement, les ostréiculteurs ont été contraints de multiplier les tests sanitaires pour garantir une qualité optimale de leurs produits. Cette démarche, bien qu’essentielle pour restaurer la confiance des consommateurs, alourdit les coûts pour des entreprises déjà fragiles.
Les efforts entrepris commencent à porter leurs fruits, avec un retour progressif à la normale sur le plan sanitaire. Toutefois, comme l’explique Thierry Hélie, président du Comité régional de conchyliculture de Normandie, la relance reste conditionnée par la mobilisation des consommateurs. Sans une reprise significative des ventes durant Noël, de nombreuses exploitations risquent de disparaître.