Zone euro : une austérité entretenue à caractère récessif

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Par Jacques Martineau Publié le 20 septembre 2016 à 5h00
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90 %La dette de la zone euro représente plus de 90 % de son PIB.

Sur fond de Brexit, les attentats islamiques qui ont eu lieu, les risques potentiels de nouveaux attentats comme les conflits au Moyen, au Proche-Orient et dans le monde tiennent toujours le haut du pavé. Le flot continu de migrants dans l’Union européenne dérange sous couvert d’un « chacun pour soi » non partagé.

Pour intervenir sur le terrain, Etats-Unis et Russie s’accordent sur le fond. Si l’élection présidentielle Outre-Atlantique interpelle, avec une issue incertaine, les politiques intérieures dans l’Union européenne et plus particulièrement dans la zone euro occupent de plus en plus l’opinion…

Un contexte politique international de plus en plus incertain

La France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, pour ne citer que ces pays, tous, membres de la zone euro, sont confrontés à des enjeux de politique intérieure, lourds de conséquences. Elections présidentielle, générales ou législatives occuperont l’attention dès l’an prochain. Il est clair que les leaders actuels de ces principaux pays sont dans l’incapacité totale de se déterminer pour définir une politique durable, quel qu’en soit le domaine, à la hauteur de ces enjeux.

Dans un tel contexte incertain, il est difficile de prouver la valeur ajoutée de la zone euro par rapport au reste de l’Union. Mario Draghi avec la BCE a fait le maximum pour permettre à chaque pays d’appréhender au mieux la gestion de « sa dette » en profitant d’un contexte rendu favorable. Pourtant, il est facile de constater que depuis des multiples « micro-réunions », bi ou tripartites, Angela Merkel, Mario Renzi et François Hollande, n’ont permis en rien de s’accorder sur une idée, pour revaloriser ou repenser un projet européen. Ne parlons pas de Mariano Rajoy, aujourd’hui, il est considéré officieusement comme n’étant plus un interlocuteur.

Le « chacun pour soi » souligne l’incohérence de l’ensemble !

Dans cet environnement lourd, avec des pressions politiques intérieures importantes, on peut se poser la question de la remise en cause dans la zone euro. C’est effectivement à des fortes montées qualifiées, à tord ou à raison, de « nationalistes ou de populistes » que la plupart d’entre eux fait face. Dans tous les cas, bon nombre d’européens ne supportent plus ce « surplace » inconsidéré, mais bien entretenu ! Et cela est d’autant plus décrié que les principaux pays en difficulté et en recherche d’équilibre sont tous dans la zone euro.

Au delà des problèmes de défense, de sécurité et d’immigration, le « chacun pour soi » traditionnel montre l’incohérence de l’ensemble quels que soient les sujets. Mais c’est le déséquilibre économique qui se révèle. Il est lié à des performances discutables entre les principaux partenaires européens et à leurs différences de points de vue sur les raisons de ces difficultés. Ni l’Italie, ni l’Allemagne, ni la France ne parviennent à se mettre d’accord au minimum sur les causes de ces déséquilibres. Il va de soi qu’aucune solution unique n’a de sens pour satisfaire les besoins de chacun. Mais pour le moins faudrait-il encore accepter de s’entendre sur les raisons des causes ?

Un surplace inconsidéré, sous couvert d’austérité

D’aucuns, comme l’Italie et la France ne peuvent plus se satisfaire d’un caractère récessif qui entretient un surplace inconsidéré sous couvert d’austérité. Le chômage de masse et la faible croissance durent depuis trop longtemps. La politique permanente de l’offre, non inflationniste, non compensée par les tentatives de relance de la BCE n’est pas acceptable. L’Allemagne bénéficie d’une compensation de l’insuffisance de sa demande interne au détriment de ses partenaires de la zone euro. Les désaccords au plan international concernant, à titre d’exemple, les traités (TTIP ou CETA) sont caractéristiques de cette différence d’approche.

Trop d’austérité sans retrouver un rééquilibre entre « l’offre et la demande » continuera à refermer l’économie européenne sur elle-même. C’est aussi le point de vue de Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie. Il rappelle qu’ « une monnaie unique n’est ni nécessaire, ni suffisante pour établir la coopération économique et politique étroite dont l’Europe a besoin ». Il ajoute : « réduire les dépenses de l’Etat va aboutir à ce que l’on voulait éviter, le chômage va exploser et la dette va s’alourdir ». Favoriser la « Demande », l’« investissement public et privé », l’« inflation », sont autant d’actions qu’il serait agréable de retrouver au delà des commentaires. La Banque Centrale Européenne retrouverait alors tout son sens et son efficacité…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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