Le terme "PIIGS" est apparu en 2010 lors du début de la crise des dettes souveraines de la zone euro. Il désignait les pays de la zone euro qui représentaient un risque financier important pour les investisseurs, à savoir l'Espagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie et le Portugal. Ces pays ont mis en place, à des degrés plus ou moins élevés, des politiques d'austérité afin de restaurer la confiance des marchés financiers. Quelle est la situation économique actuelle de ces pays ?
Taux de chômage
Depuis la fin de la crise de la zone euro (2013), les taux de chômage baissent partout sauf en Italie où il stagne. Mais ils restent élevés (> 10 %) en Italie et au Portugal, très élevés (> 20 %) en Espagne et en Grèce. Notons que ces 2 derniers pays détiennent les taux de chômage les plus élevés de l'ensemble des pays de l'OCDE depuis 5 ans.
De plus, à ce rythme de baisse du chômage, le Portugal retrouvera son niveau d'avant la crise des subprimes au T4 2017, l'Irlande au T1 2018, l'Espagne au T1 2022 et la Grèce au T1 2025. Le taux de chômage en Italie n'est pas sur une dynamique de baisse et il n'y a donc aucune estimation possible.
Croissance du PIB et PIB/hab
La croissance des PIIGS a été nettement inférieure à celle des pays de l'OCDE et de la zone euro (sauf dans ce dernier cas pour l'Irlande depuis 2014). Dans la période récente, la tendance de croissance est nulle en Italie et en Grèce, faible en Espagne et au Portugal, forte en Irlande.
Les pays se sont tous appauvris, mais la Grèce a été particulièrement touchée. Pour se rendre compte de ce qu'est l'importance d'une perte de PIB/hab de 26 % en 6 ans, on peut rappeler que l'Allemagne a subi une perte de 29 % de son PIB/hab suite à la Première Guerre mondiale (voir Etudes du Centre de Développement : L'Economie mondiale, statistiques historiques, Angus Maddison, 2001).
Dette publique
C'était l'objectif principal des politiques d'austérité : la stabilisation des dettes publiques pour que les pays retrouvent leur solvabilité budgétaire. On constate que depuis peu, les dettes publiques stagnent partout sauf en Espagne où elle diminue. Cela a bien entendu été permis par les politiques d'austérité qui ont fait baisser les déficits publics... :
...et par la baisse des taux d'intérêt à long terme (sauf pour la Grèce) permise par les actions de la BCE (OMT, taux 0, QE, whater it takes)
*Rappelons que l'excédent budgétaire primaire qui stabilise le taux d’endettement public est égal à (i-g)*Dette/PIB, avec i le taux d'intérêt à long terme et g le taux de croissance en valeur
Tableau récapitulatif
Au final, l'Irlande est le pays qui a le moins souffert de la crise de la zone euro et qui s'en sort le mieux aujourd'hui. Les situations de la Grèce et de l'Italie sont très préoccupantes puisque ces 2 pays ont été beaucoup affectés par la crise et ne parviennent pas à retrouver une croissance robuste.