Procès Waymo vs Uber : un accord amiable clos l’affaire

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 12 février 2018 à 6h35
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cc/pixabay - © Economie Matin
300 MILLIONS $Google avait investi 300 millions de dollars dans Uber en 2013.

C’était probablement l’un des procès les plus attendus de 2018 dans la Silicon Valley et il opposait un géant à un autre géant : Google, par le biais de sa filiale Waymo spécialisée dans les voitures autonomes, accusait Uber, spécialisé dans les VTC, d’avoir volé et utilisé certaines de ses technologies. Google, en position de force, demandait 2 milliards de dollars de dommages et intérêts.

Anthony Levandowski : l’homme au centre de tout

Le procès Waymo contre Uber tournait autour d’une personne : Anthony Levandowski. Ancien ingénieur de Google chez Waymo lorsque celle-ci n’était pas encore une filiale mais un simple projet du Google X Lab, Levandowski avait quitté le géant de Mountain View emportant avec lui des milliers de documents secrets.

Avec ces documents il aurait lancé Otto, une start-up spécialisée dans les camions autonomes, qu’Uber a racheté pour 800 millions de dollars, essentiellement pour sa technologie Lidar. Waymo accusait Uber d’avoir été au courant du vol et d’avoir acheté Otto en connaissance de cause, et même d’avoir utilisé la technologie Lidar d’Otto pour ses propres voitures autonomes.

Toute cette affaire concernait également un autre nom prestigieux d’Uber : Travis Kalanick, ancien PDG et fondateur de la start-up milliardaire qui aurait validé l’achat tout en sachant qu’Otto était en faute. Dara Khosrowshahi, qui a pris la succession de Kalanick après des problèmes de comportement de ce dernier, a joué la carte de la diplomatie.

Et Waymo devint actionnaire d’Uber

Même si Google et Uber se sont attaqués en justice, les deux entreprises sont liées : en 2013 Google a investi, via le fonds Google Venture, 300 millions de dollars dans Uber ce qui, à l’époque, était l’investissement le plus important pour l’entreprise. Google, toujours via un fonds d’investissement, CapitalG, a également investi dans Lyft, rival d’Uber aux Etats-Unis.

L’affaire était opposait donc des amis-ennemis et il semblerait que ce soit la première option qui a été retenue. Après seulement 5 jours de procès et alors que tout le monde s’attendait à une bataille de longue haleine entre Uber et Waymo, les deux entreprises ont trouvé un accord à l’amiable.

Uber va céder 0,34 % du capital d’Uber à Waymo, soit l’équivalent de 245 millions de dollars et près de 10 fois moins que ce que demandait Waymo en réparation. Mais ainsi faisant Waymo va pouvoir surveiller Uber.

C’est Dara Khosrowshahi lui-même qui l’assure : « Je veux être clair: nous ne pensons pas que des secrets industriels de Waymo ont été importés chez Uber, ou qu'Uber a utilisé les technologies propriétaires de Waymo dans ses propres produits. Mais nous allons nous assurer, en collaboration avec Waymo, que nos logiciels et notre Lidar utilisent bien notre propre travail. »

Une opération transparence qui devrait faire du bien à l’image d’Uber écornée par divers scandales dont des pratiques de harcèlement, de surveillance de ses chauffeurs et même d’espionnage.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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