Dans les prochains jours, certains abonnés au « tarif bleu » d’EDF vont recevoir une facture rétroactive. Ce fournisseur d’électricité rajuste ses tarifs sur l’électricité déjà consommée entre août 2014 et juillet 2015. Insidieusement, votre facture d’électricité (dont les prix sont réglementés) se transforme en feuille d’impôt.
Le jeu démocratique voudrait que les impôts soient débattus puis votés en assemblée mais de plus en plus de mécanismes de transfert automatique se mettent en place. Par exemple, la baisse des taux orchestrée par les banques centrales est un impôt déguisé sur ceux qui épargnent dans des produits dits à taux fixe. Les déficits et la dette qui en résulte sont en réalité de l’impôt qui n’a été ni débattu, ni voté. Pour faire face à ses dépenses, le gouvernement emprunte et les impôts du moment ne couvrent que les intérêts de l’emprunt mais pas la dépense elle-même.
L’inflation est également un impôt, une taxe à la fois sur la consommation (vous payez plus cher ce que vous achetez) et sur l’épargne (vos liquidités perdent de leur pouvoir d’achat). Récemment, la vague verte et écologique a permis de développer de gigantesques transferts d’argent au titre de la « transition énergétique ». Voici la définition donnée par novethic (qui se dit le média expert de l’économie responsable) de ce concept :
« La transition énergétique(ou transition écologique) désigne le passage d’un système énergétique qui repose essentiellement sur l’utilisation des énergies fossiles, épuisables et émettrices de gaz à effet de serre (que sont le pétrole, le charbon et le gaz), vers un bouquet énergétique donnant la part belle aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Parmi les principales EnR, on trouve : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie géothermique, l’énergie hydraulique… »
Selon ce principe, tout vaut mieux que du pétrole ou du charbon. La loi sur la transition énergétique a été adoptée en France en août 2015 pour assurer en matière d’énergie, la maîtrise des coûts, la sécurité d’approvisionnement et la réduction des émissions de CO2. Avec son cocktail habituel de subventions, incitations, taxations…
Les Echos : « Au fil des années, la facture d’électricité est ainsi devenue un outil de politique énergétique, voire de politique économique (…) A fin 2016, les taxes représentaient 35% de la facture d’électricité ».
Qui paye les 1 300 € de subvention pour les particuliers qui convertissent leur vieille chaudière pour une chaudière bois ? L’ensemble des abonnés à l’EDF. Qui paye les exonérations des industries fortement consommatrices d’électricité ? L’ensemble des abonnés EDF. A cela s’ajoute le renchérissement de l’électricité au fur et à mesure que les moyens de production « verts » se multiplient.
Plus c’est vert, plus c’est cher !
Mais tout cela est pour une bonne cause, pensez-vous certainement. Nos enfants et nos petits-enfants respireront un bon air pur. En êtes-vous si sûr ? Pionnière dans la « transition énergétique » dès 2009, l’Allemagne se trouve confrontée à des villes polluées : Stuttgart, Munich, Dusseldorf… Des tarifs d’électricité les plus chers d’Europe et des villes polluées : on ne peut pas dire que la transition soit un succès.
En revanche, de nombreuses entreprises du secteur éolien et photovoltaïque ont réussi à se créer une rente en obtenant des subventions publiques garanties dans la durée et viennent nourrir le lobby de la transition énergétique. Les plus grands acteurs de l’énergie sont devenus de vaillants défenseurs de cette politique. Désormais, la machine ronronne toute seule en s’appuyant sur des monceaux de normes, réglementations, subventions et taxes. Les éoliennes qui fournissent moins de 4% de l’électricité – difficilement consommable car trop intermittente – fleurissent dans nos campagnes et 5 Mds€ de subventions partent en fumée tous les ans. Mais rassurez-vous, cet argent n’est pas perdu pour tout le monde…
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