Encore un psychodrame budgétaire en vue aux Etats-Unis ! Les élus américains devaient adopter ce week-end le budget qui permettra de financer les dépenses publiques à partir de demain, le 1er octobre. Le problème ? Impossible de mettre d'accord la Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains, et le Sénat, dominé par les Démocrates ! Or les deux institutions doivent ratifier le projet de Budget pour qu'il entre en vigueur.
Les Républicains votent un Budget sans l'Obamacare
Dans un premier temps, la Chambre des représentants a donc voté, dans la nuit de samedi à dimanche, un projet de loi de Finances qui reporte d'un an l'entrée en vigueur de la réforme du système de santé, dite Obamacare. Ils ont aussi voté en faveur de la suppression d'une taxe sur les appareils médicaux qui doit contribuer au financement de l'Obamacare. Or aujourd'hui, le texte doit passer entre les mains des sénateurs, et il est évident qu'ils ne le voteront pas en l'état !
Que va-t-il se passer ? Un blocage important. Et une possible fermeture de l'appareil fédéral, baptisée « shutdown » outre-Atlantique. A moins que les élus proposent in extremis, un texte provisoire, ratifié par tous.
800 000 fonctionnaires seraient mis à pied
Sinon certains services de l'Etat ne seront plus assurés. Fermetures d'administrations (à l'exception des administrations essentielles comme le contrôle aérien, la Poste, les services sociaux, le versement des retraites), mise en congés sans solde d'environ 800 000 fonctionnaires (les soldats continueraient tout de même à être payés) : le pays tournerait au ralenti. Les musées et parcs nationaux fermeraient par exemple leurs portes, ce qui ternirait l'image des Etats-Unis auprès des touristes. Cela s'est déjà produit pendant trois semaines, en décembre 1995, sous la présidence de Bill Clinton.
Comme nous l'expliquions ici, même si un accord à l'arraché, temporaire ou permanent, est trouvé, les Américains ne seront pas sortis d'affaire pour autant. Dans quelques semaines, mi-octobre précisément, une autre échéance les attend : le plafond légal de la dette, fixé à 16 700 milliards de dollars, va être atteint. En clair, à partir de cette date, les Etats-Unis auront atteint la limite de leurs possibilités légales d'emprunter et le Trésor devra financer le gouvernement avec les seules liquidités dont il disposera. Cela augure de nouveaux débats houleux à Washington...