Le scandale Volkswgen qui a éclaté en septembre 2015 commence à toucher tous les constructeurs, un par un. Si le groupe de Wolfsburg est, pour l'instant, le seul à avoir formellement "triché", un rapport rendu par le ministère des Transports allemand à la chancelière Angela Merkel frappe aussi bien Peugeot que Renault ou Opel. Il semblerait que cette histoire soit loin d'être terminée.
Des émissions de gaz bien loin de la réalité
Au centre de ce nouveau volet du scandale Volkswagen il y a la différence entre les émissions des moteurs Diesel lors des tests officiels et les émissions réelles, sur route. Ces dernières seraient largement supérieures à la limite autorisée et, pourtant, ce sont celles qui sont importantes : c'est sur la route que l'on consomme du carburant et qu'on pollue, pas en laboratoire.
KBA, l'Office fédéral allemand du transport routier, a remis au gouvernement un rapport à charge : 22 des 53 modèles testés ont un système de contrôle limitant, artificiellement, les émissions lors des tests. Ce n'est pas aussi grave que le "logiciel truquer" de Volkswagen car la technique est légale... seulement si elle est justifiée !
En attendant que la réunion qui se tiendra mardi 26 avril 2016 en Allemagne donne des réponses, les annonces de rappels et scandales se poursuivent. Le gouvernement allemand a d'ailleurs lancé le rappel de 630 000 véhicules.
Volkswagen annonce 16 milliards de pertes
Mitsubishi, au Japon, a été le dernier constructeur à faire les frais de ce scandale du Diesel : il a avoué avoir triché sur ses émissions dans certains modèles, surtout vendus par Nissan. De son côté, Daimler (maison-mère de Mercedes) annonce une enquête interne, Peugeot se fait perquisitionner... et la Bourse les sanctionne : -5 % pour le premier, -13 % pour le second dans la journée du vendredi 22 avril 2016.
Volkswagen, par qui tout a commencé, commence à faire les comptes. Le groupe a enregistré une perte de plus de 1 milliard d'euros pour l'année 2015 et estime le coût total de sa fraude à 16,2 milliards d'euros. Un coût qui pourrait, selon les spécialistes, être bien plus élevé une fois rajoutés les frais de réparation, les frais de justice et les amendes. En octobre 2015, quelques semaines après le scandale, des analystes estimaient la facture à 78 milliards d'euros.