La presse, notamment américaine (cf cet article du New York Times), se montre très dure envers les autorités malaisiennes, accusées de mensonges voire surtout d'incompétence, dans l'affaire tragique et non moins énigmatique de la disparition du Boeing 777, qui était censé avoir décollé de Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, pour rejoindre Pékin en Chine.
Malaysia Airlines dans le collimateur
Evidemment, la compagnie aérienne Malaysia Airlines n'échappe pas aux critiques. Déjà en difficulté financière ces derniers mois, la voilà désormais en pleine tourmente. D'après les services de renseignement américains, les yeux se tournent de plus en plus vers le pilote (sans que rien ne lui soit officiellement encore reproché). S'en remettra-t-elle ? Difficile à dire...
Selon les dernières informations disponibles, l'avion a modifié sa trajectoire (même si on ne sait toujours pas s'il s'est rendu vers le nord-ouest ou vers l'Indonésie, au sud) et a désactivé ses systèmes de communication, de manière « délibérée, par quelqu'un dans l'avion » d'après les autorités malaisiennes. Ensuite, il aurait réussi à voler encore plusieurs heures (sept maximum) sans jamais se faire repérer par les radars civils.
Revenons-en à Malaysia Airlines. Jusque-là, cette compagnie était réputée en Asie, et comptait même parmi les meilleures du monde. Selon le classement World Airline Awards 2013 des meilleures compagnies aériennes du monde, elle figurait en 14ème position. Qualité du service, de l'accueil, sécurité à bord, prix accessibles, diversité des destinations couvertes : voler avec Malaysia Airlines, c'était la garantie d'un vol de qualité, surtout à l'heure des compagnies low-cost plus ou moins fiables qui pullulent en Asie du Sud Est.
En 2013, des comptes dans le rouge
Malgré tout, des problèmes financiers plombaient son avenir. En 2013, elle a accusé une perte de 257 millions d'euros. A titre de comparaison, la branche française du groupe Air France-KLM en a perdu l'an dernier 174 millions.
Et les finances ne devraient pas s'améliorer, loin de là : vue la mauvaise presse dont la compagnie bénéficie ces derniers jours, à raison ou à tort, il est encore trop tôt pour le dire, il y a fort à parier que de nombreux voyageurs vont préférer voler sur une autre compagnie, Singapore Airlines par exemple, qui dessert peu ou prou les mêmes destinations ; les éventuels frais de justice ainsi que les indemnités que la compagnie devra verser aux familles des victimes n'amélioreront pas sa situation financière ; sans compter que la compagnie a perdu un avion valant plusieurs centaines de millions de dollars !
Quel sera le destin de cette entreprise ? Là encore, l'incertitude demeure...