Les scandales se suivent et se ressemblent, tout comme les lanceurs d’alerte. L’ONG bruxelloise Transport&Environnement, que les amateurs de voitures connaissent pour avoir été à l’origine du Dieselgate, le scandale des moteurs truqués qui a frappé Volkswagen et bien d’autres constructeurs, est de retour. Et encore une fois, elle lâche une bombe : les émissions des voitures hybrides rechargeables seraient… truquées ?
T&E part à la chasse des émissions polluantes des hybrides rechargeables
Les faits sont troublants de similitudes avec le Dieselgate qui a changé radicalement le secteur automobile. Dans son nouveau rapport à charge, T&E a demandé à la société Emissions Analytics d’analyser les émissions polluantes réelles des voitures hybrides rechargeables, présentées par les constructeurs comme très peu polluantes par rapport à une voiture à moteur thermique classique.
Et l’ONG frappe fort : elle a analysé trois modèles bien connus de SUV avec motorisation hybride rechargeable. Le Mitsubishi Outlander qui détient la palme du plus vendu d’Europe, le BMW X5 à la plus grande autonomie sur batterie et le Volvo XC60 sont passés entre les mains expertes d’Emissions Analytics. Le résultat a de quoi créer un nouveau tsunami dans le secteur automobile et détruire tous les rêves de faire de l’hybride rechargeable un nouveau standard écologique.
Des records d’émissions polluantes, alors que les modèles sont présentés comme écologiques
Lorsqu’on regarde la fiche technique des trois modèles, les constructeurs mettent en avant des émissions de CO2 minimes : 32 g/km pour BMW, 71 pour Volvo, 46 pour Mitsubishi. Et déjà sur ce point, T&E a quelque chose à dire : « dans des conditions optimales et avec une batterie chargée à plein, les véhicules ont émis entre 28% et 89% de CO2 de plus que ce qui avait été annoncé ». Une première mauvaise nouvelle pour les constructeurs.
Mais si le scandale n’était que là… lorsque la voiture roule en batterie à plat, le niveau d’émissions explose : 254, 184 et 164 g de CO2/km, respectivement pour BMW, Volvo et Mitsubishi. Bien au-dessus des 121 g/km qui sont le seuil du déclenchement du malus automobile. À 225 g de CO2/km, c’est même le malus maximal qui se déclenche : 40.000 euros en 2021. Or, ces modèles sont au contraire subventionnés par l’État.
Et c’est encore pire : selon T&E, lorsque les voitures entrent en mode recharge de batterie, les émissions polluantes explosent : 385, 242 et 216 g de CO2/km, respectivement. Environ la moitié des émissions polluantes de la Bugatti Chiron (516 g de CO2/km) mais qui n'a strictement aucune prétention d'être écologique.