La transition vers une mobilité plus verte passe par une adoption massive des véhicules 100% électriques, bien que ce soit loin d’être une solution à tout. Mais celle-ci risque de connaître un coup d’arrêt dans les mois et années à venir car les constructeurs augmentent les prix. Et selon le PDG de Ford, les tensions sur les matières premières ne devraient pas se calmer rapidement…
Cobalt, lithium, nickel… les matières premières manquent
Jim Farley, PDG de Ford, est revenu mercredi 10 août 2022 sur l’augmentation de prix du modèle qui doit faire une concurrence directe à Tesla aux États-Unis. Peu connu en Europe du fait de sa taille et de son segment, les pick-up, le F-150 est un best-seller du constructeur américain. La version électrique, attendue, a vu son prix augmenter entre 6.000 et 8.500 dollars, selon la finition, en juillet 2022, environ un mois après l’augmentation de prix annoncée par Tesla.
La raison ? Les pénuries de matières premières qui font exploser les prix sur le marché. Une hausse que les constructeurs de voitures électriques répercutent sur les clients un peu partout dans le monde. Et Jim Farley ne voit pas d’inversion de la tendance : « je ne pense pas qu’il va y avoir un allègement des tensions sur le lithium, le cobalt et le nickel à court terme ».
Les acheteurs français piégés par les plafonds pour les aides ?
Si l’augmentation de prix du F-150 ne devrait guère inquiéter les ménages français puisque le modèle est peu vendu, la tendance à la hausse des prix des voitures électriques risque fortement d’en réduire les ventes d’une manière générale. Aux États-Unis comme en France, les gouvernements aident les ménages à s’équiper en véhicule électrique. Mais ces aides sont distribuées sous conditions.
En France, pour rappel, les voitures ne sont éligibles aux aides que si leur prix ne dépasse pas un certain plafond. Le bonus écologique n’est distribué que pour les modèles coûtant moins de 47.000 euros (jusqu’à 6.000 euros d’aides) et entre 47.000 et 60.000 euros (2.000 euros d’aides). Des sommes qui, par ailleurs, vont baisser de 1.000 euros au 1er janvier 2023.
Le plafond de 47.000 euros a été relevé de 2.000 euros par le gouvernement français pour répondre à la tendance inflationniste, mais cela n’aura pas empêché l’un des modèles-phare des véhicules électriques, la Tesla Model 3, de le dépasser après l’augmentation annoncée par le constructeur.
Vers un échec de la fin du thermique en 2035 ?
La situation est d’autant plus inquiétante que l’Union européenne a adopté, en 2022, le principe de la fin de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035. Si la tendance de la hausse des prix continue, pourrait-on se retrouver dans une situation où les ménages ne pourront tout simplement plus s’offrir de nouvelle voiture ?
Dans ce cas, la fin des motorisations thermiques neuves risque de conduire à une explosion du marché des thermiques d’occasion, aux motorisations parfois très polluantes et qui est majoritairement composé de diesels...