Automobile : des « boîtes noires » dans les voitures dès 2022 ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 19 mai 2021 à 9h27
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27,03%Les ventes de voitures ont chuté de 27,03% en France en novembre 2020 sur un an.

Un nouvel équipement de sécurité, ou plutôt d’analyse, va être intégré obligatoirement dans les voitures des particuliers : une « boîte noire », comme celles qui équipent déjà les avions, par exemple, et qui sont recherchées dès lors qu’il y a un accident. Car c’est bien à ça que ces boîtes servent : à comprendre les accidents. Mais faut-il craindre pour sa vie privée ?

Des données enregistrées avant l’accident

Si rien ne se passe, la boîte noire ne sert à rien… et c’est ce que tout le monde espère. Mais en cas d’accident, comme le souligne le site Phonandroid, les éléments enregistrés seront analysés par les autorités. Et ces éléments sont nombreux, comme la vitesse au moment de la conduite, le port de la ceinture, l’angle du volant… des éléments que les experts pourront analyser pour comprendre la dynamique de l’accident.

Selon le texte de loi européen, adopté en 2019 et qui entrera en vigueur en mai 2022 pour tous les véhicules neufs puis en 2024 pour les véhicules d’occasion, il ne sera pas possible pour le conducteur d’éteindre le dispositif d’enregistrement.

Des données anonymisées et inaccessibles à des tiers

Si la boîte noire, par tranches de 5 secondes, enregistrera toutes ces données qui pourront ensuite être lues par les autorités, le texte prévoit des garde-fous : les données sont « anonymisées » et, notamment, la boîte noire ne contiendra « aucune information qui pourrait permettre l’identification individuelle du véhicule concerné, de son propriétaire ou de son détenteur ».

Il ne sera donc pas possible pour des tiers d’y accéder ou d’identifier véhicule et conducteur. Une sécurité en termes de vie privée qui va rassurer les automobilistes : les assureurs, notamment, ne pourront pas analyser ces données pour contester un remboursement, par exemple. Les cas déjà prévus par la loi, comme une conduite sous l'emprise de stupéfiants, restent en vigueur pour définir la responsabilité du conducteur et donc son droit à faire jouer son assurance auto.

Une hausse du prix des voitures ?

Le dispositif est toutefois une mauvaise nouvelle pour les automobilistes : il va forcément coûter de l’argent aux constructeurs automobiles qui en répercuteront le coût sur le client final. Les prix des voitures pourraient donc augmenter, ce qui va surtout se ressentir sur les prix d’appel ou encore les modèles low-cost.

Or, le coût d’une voiture neuve est déjà amené à augmenter à court terme du fait des pénuries de semi-conducteurs dans le monde ainsi que de la hausse du prix des matières premières. Des situations qui auront tendance à se résoudre avec le temps, mais qui pourraient rester d’actualité encore plusieurs mois voire années.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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