Après Aéroports de Paris ou la Française des Jeux, la prochaine vague de privatisations pourrait-elle concerner les routes nationales ?
Un amendement à la loi Mobilité, déposé par des députés de la majorité et adopté par l’Assemblée nationale, pourrait permettre de privatiser les tronçons de routes nationales attenantes aux autoroutes. Les sociétés concessionnaires des autoroutes pourront prendre en charge leur entretien via une délégation de service public, l’objectif de cet amendement étant de faire porter à des acteurs privés « la création ou l’aménagement d’infrastructures à gabarit routier afin de faciliter, sécuriser ou fluidifier l’accès à une autoroute ou aux itinéraires qui la prolongent ».
Désengagement de l’État
Économiquement, cette disposition a du sens : elle permet de désengager l’État de l’entretien d’une partie des routes nationales. Il est patent que les pouvoirs publics n’ont plus forcément les moyens de financer ces travaux et que certaines de ces routes sont parfois en mauvais état. La rigueur budgétaire oblige à arbitrer entre les dépenses. Les tronçons qui mènent aux autoroutes pourraient, dans ce contexte, être privatisés.
Les usagers mettront à la poche
Les concessionnaires des autoroutes accueillent favorablement la nouvelle. Il leur revient de négocier avec l’État pour les contreparties, mais beaucoup imaginent un nouveau relèvement de la durée des concessions… et une hausse des péages. En bout de course, ce sont les usagers qui paieront l’entretien des routes nationales, plus les contribuables. En revanche, la crainte est que l’ensemble de ces routes soient privatisés : l’amendement pourrait ouvrir cette voie.