Vers une « dédiabolisation » du diesel ?

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 8 février 2019 à 2h29
Rehabilitation Diesel Bercy 2
@shutter - © Economie Matin
38000Le secteur du diesel emploie 38 000 personnes en France.

Le diesel pourrait revenir en force sur les routes, si toutefois le lobbying de Bercy et de l’industrie automobile parvient à ses fins.

Le Monde rapporte les efforts des constructeurs automobiles qui, aidés par le ministère de l’Économie, voudraient réhabiliter le diesel. Fin janvier, durant une réunion interministérielle, les représentants de Bercy ont testé une hypothèse : que les véhicules diesel les plus récents, ceux immatriculés après septembre 2015, puissent obtenir une vignette Crit’Air 1. Cette certification, la plus haute du genre, est réservée aux véhicules hybrides et aux modèles à essence les plus récents. Elle permet à ces voitures de circuler partout, notamment sur les routes des centres villes. Les voitures diesel ne peuvent actuellement espérer au-delà de Crit’Air 2.

La valse des vignettes

La posture de Bercy a été fraîchement accueillie par le ministère de la Transition écologique, soutenu par la mairie de Paris où l’on entend bien bannir le diesel à l’horizon 2024. Mais le ministère de l’Économie a des arguments à faire valoir : le secteur du diesel emploie 38 000 personnes, dont les emplois sont menacés par la dégringolade de l’usage de cette motorisation. En 2010, 7 voitures sur 10 roulaient au diesel ; en janvier, elles n’étaient plus que 34% sur les routes. Le gouvernement a entamé ces dernières années une harmonisation fiscale entre le diesel et les autres carburants. Et puis le scandale Volkswagen a refroidi l’appétit des automobilistes pour le diesel.

Harmonisation des taxes

Du côté des constructeurs automobiles, on explique que l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant pour cette année est de nature à attirer de nouveau les automobilistes vers le diesel. L’industrie avance également que la mise en place de nouvelles normes européennes en septembre dernier donne de « vraies garanties » aux citoyens : ces normes sont plus contraignantes et plus sévères, elles permettent une « vraie » dépollution des véhicules. Mais il faudra encore un gros travail de lobbying pour dédiaboliser le diesel.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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