Le gouvernement a récemment été accusé de prévisions économiques trop optimistes. Les chiffres publiés récemment le confirment : 0% de croissance en France au premier trimestre 2014. "Un brouillard général couvre la croissance en France", indiquait Pierre Gattaz début mai.
Mais finalement quel est l’organisme le plus fiable pour anticiper la croissance ?
Prévisions de croissance depuis 2010 et croissance constatée
Nous avons retenu des évolutions exprimées en volume, c'est-à-dire corrigées de l’inflation. Une autre manière d’exprimer le PIB est la croissance en valeur, mais nous n’y prêtons pas attention puisque cette méthode fausse la réalité à cause de l’effet-prix. Si le taux de croissance est égal au taux d’inflation sur une même année, alors il n’y a pas de création de richesse mais simplement une augmentation des prix.
Personne n’a de boule de cristal
Aucun de ces organismes ne fournit des prévisions meilleures que les autres, cela dépend des années. Nous pouvons tout de même noter que depuis 2012 les anticipations ont toujours été trop optimistes par rapport à la croissance constatée à la fin de l’année. L’Etat a plutôt intérêt à être optimiste étant donné qu’il pré-vend la réduction du déficit sur les recettes fiscales, donc sur la croissance à venir.
L’OCDE et le gouvernement français sont les deux organismes qui donnent généralement les prévisions les plus optimistes. Le FMI et la Commission Européenne le sont moins. Pourtant, les plus optimistes ne sont pas forcément ceux qui sont les plus éloignés de la réalité.
Les prévisions pour 2014 sont toutes plutôt bonnes, chacun des organismes étudiés anticipant une croissance plus soutenue que lors des deux dernières années.
Mais il serait bien imprudent de prendre des décisions importantes au vu de ces prévisions, quelque soit leur origine puisque comme vous pouvez le constater, leur précision est plutôt faible. Il est en effet très difficile d’estimer ce que sera la production d’un pays dans un an à cause des nombreux événements qui peuvent influencer la croissance dans un sens ou dans l’autre.
Et au fait quelle "croissance" ?
Selon la définition de l’INSEE, la croissance économique est "l’évolution de la richesse produite sur un territoire", exprimée en Produit Intérieur Brut. Le calcul se présente comme la somme des valeurs ajoutées des unités de production. Mais ces données sont très difficiles à récolter. On mesure donc le PIB en additionnant toutes les dépenses : les dépenses de consommation et d’investissement. Or certaines de ces dépenses sont financées par l’emprunt. C’est le cas de nombre de dépenses publiques payées par le déficit.
Dans ce que nous appelons donc couramment "croissance" nous avons deux composantes :
D’un côté, les activités rentables, qui créent de la richesse et qui proviennent du secteur privé. En effet, une entreprise privée ne peut pas s’endetter à l’infini ou être éternellement non rentable ; si c’est le cas, elle finit par faire faillite.
De l’autre, les productions qui ont pour origine de la dépense publique. Ces dernières sont quant à elles rarement rentables, n’ont d’ailleurs pas pour objectif d’être lucratives et une part importante est financée à crédit.
Peut-on réellement compter dans la production de richesses nationales des activités non-rentables et financées par des emprunts ? N’est-ce pas là un artifice comptable ? Ne faudrait-il pas en retrancher le déficit ?
Plus d’analyse économiques de ce type ? C’est gratuit et c’est ici
Sources des chiffres du tableau :
2010 :
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/01/14/04016-20100114ARTFIG00581-le-gouvernement- double-sa-prevision-de-croissance-2010-.php https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/15/le-fmi-releve-ses-previsions-de-croissance- pour-la-france-en-2010_1292452_3234.html https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/11/18/l-ocde-abaisse-ses-previsions-de-croissance- pour-la-france_1441775_3234.html https://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/zone-euro-bruxelles-releve-nettement-sa- prevision-de-croissance-13-09-2010-1066534.php https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159
2011 : https://www.challenges.fr/economie/20110104.CHA2686/la-france-maintient-sa-prevision-de- croissance-de-2-pour-2011.html https://rmc.bfmtv.com/info/120334/fmi-attend-1-4pour-cent-croissance-france-2010-1-6pour-cent- 2011/ https://www.challenges.fr/monde/20101118.CHA1878/l-ocde-revoit-a-la-baisse-sa-prevision-de- croissance-en-france.html https://www.challenges.fr/economie/20110915.CHA4335/bruxelles-degrade-sa-prevision-de- croissance-pour-la-france.html https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159
2012 : https://www.challenges.fr/economie/20120129.CHA9731/la-france-revoit-a-la-baisse-sa-prevision- de-croissance-pour-2012.html https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/24/20002-20120124ARTFIG00519-fmi-la-croissance- francaise-sera-de-02-en-2012.php https://www.francetvinfo.fr/economie/crise/crise-europeenne/l-ocde-abaisse-sa-prevision-de- croissance-pour-la-france-de-2-1-a-0-3-en-2012_32293.html https://www.20minutes.fr/article/885255/prevision-croissance-2012-revue-baisse-04 https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159
2013 : https://www.huffingtonpost.fr/thomas-renault/pib-de-la-france-2013--qui-a-eu-raison- _b_4781794.html
2014 : https://www.huffingtonpost.fr/thomas-renault/pib-de-la-france-2013--qui-a-eu-raison- _b_4781794.html https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/05/05/deficit-la-commission-europeenne-met-la- pression-sur-paris_4411586_3234.html