D'ici à 2030, les commerces de plus de 400 mètres carrés devront proposer 20% de vente en vrac. Cette obligation, prévue dans le projet de loi Climat et Résilience est ambitieuse mais pas irréalisable.
Le marché de la vente en vrac en plein essor
Le projet de loi Climat et Résilience prévoit que d'ici à 2030, les commerces de plus de 400 mètres carrés devront disposer d'un espace de vente en vrac équivalant à 20% de la surface totale. Une initiative afin de promouvoir la vente en vrac qui génère moins d'emballages que la vente traditionnelle. Si l'objectif n'est pas irréalisable pour les grandes surfaces, il n'en reste pas moins très ambitieux.
Célia Rennesson, présidente de Réseau Vrac, qui regroupe l'ensemble des acteurs de la filière du vrac, dresse au Parisien le bilan actuel du marché. Ainsi, en 2021, la vente en vrac « représente entre 2 à 8 mètres carrés pour un supermarché, et 5 à 11 mètres carrés pour un hypermarché ». Pour remplir les objectifs, les grandes surfaces vont devoir au minimum doubler la surface dévolue à la vente en vrac.
Le marché de la vente en vrac est en plein essor, il représente aujourd'hui 1,3 milliard d'euros mais a connu un frein durant la crise sanitaire. Le gouvernement avait alors pris la décision de fermer les espaces de vente en vrac, faisant reculer la croissance du marché. En 2020, la croissance du secteur du vrac a été de 8% contre 40% en 2019. Cependant, malgré la fermeture durant le premier confinement, le secteur reste en pleine croissance et devrait atteindre 3,2 milliards d'euros l'année prochaine.
Une complexité de mise en place de la vente en vrac
Si le secteur de la vente en vrac s'avère porteur, il représente un défi organisationnel pour les grandes surfaces. Le rayon de la vente en vrac demande un entretien spécifique plus lourd que les rayons traditionnels. Le nettoyage des distributeurs et leur remplissage demandent une plus grande main d'oeuvre.
Se pose également la question de la rentabilité d'un tel équipement. L'entretien est plus coûteux que pour les rayons traditionnels et les pertes y sont plus grandes, puisque les gens peuvent se tromper, en manger ou en faire tomber plus facilement. Ces pertes sont deux à trois plus grandes que pour les produits emballés.
Ainsi, Célia Rennesson estime que cette obligation est complexe mais pas forcément impossible si l'on joue sur la définition du vrac : « S'il s'agit de tous les produits vendus sans emballage, que ce soit les fruits et légumes mais aussi par exemple les produits à la coupe (la fromagerie, le traiteur…) pour lesquels on peut utiliser nos propres contenants, cet objectif de 20 % est réaliste. Autrement, ce sera compliqué ».