Véhicule électrique : pourquoi les freins à son adoption tiennent de moins en moins la route ?

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Par Cyril Vincienne Modifié le 29 novembre 2022 à 9h23
Voiture Electrique Moins Cheres 1
@shutter - © Economie Matin
84,9%84,9% des ménages français ont au moins une voiture.

Malgré l’émergence de la mobilité douce comme du renforcement de l’offre de transports en commun, la possession d’un véhicule individuel reste incontournable pour des millions de ménages. Les statistiques de l’INSEE parues en 2020 indiquent qu’en 2018, 84.9% des ménages étaient équipés d’au moins d’une voiture.

A l’ère de l’écologie et de la limitation des émissions de CO2, le véhicule électrique peut représenter un bon compromis. Pour autant, malgré une appétence qui croit d’année en années, on estime que seulement 80 030 voitures électriques ont été immatriculées entre janvier et juillet 2021. Quels sont donc les freins à l’adhésion de ce mode de déplacement et sont-ils justifiés ?

Un budget plus important ?

Un des principaux freins évoqués par les conducteurs dans l’achat d’un véhicule électrique est son coût d’acquisition qui malgré les aides financières reste plus élevé qu’un véhicule thermique équivalent. Pour autant, les coûts d’entretien font du véhicule électrique un investissement intéressant : la recharge à domicile d’une voiture électrique coûte trois à quatre fois moins cher que les pleins de carburants pour un véhicule thermique. Sur une moyenne annuelle de 15 000 kilomètres parcourus, des économies notables sur les prix de recharge peuvent être réalisées. En parallèle, une étude de l’organisme américain Consumer Reports estime qu’en moyenne, un conducteur de voiture électrique peut économiser presque 4 000 € de frais de maintenance et de réparation sur la durée de vie totale de son véhicule. En effet, un moteur thermique comporte de nombreuses pièces mobiles sujettes à l’usure et au remplacement. Ce n’est pas le cas du véhicule électrique.

Une autonomie plus restreinte ?

L’autonomie reste un critère important dans le choix d’un véhicule électrique si tant est qu’elle soit suffisante et adaptée aux usages de l’utilisateur. Or, cette notion d’autonomie est liée à différents facteurs comme la capacité de la batterie, la masse du véhicule et son aérodynamisme ou encore le type de trajets empruntés. Une conduite en milieu urbain et péri-urbain permettra d’atteindre l’autonomie la plus importante d’autant plus que les véhicules électriques sont pourvus d’un freinage régénératif. Les conditions d’utilisation (météo) ont un impact également sur la consommation (exprimée en kWH/100 km).

D’après le bilan de la circulation dans les transports en 2019 réalisé par le Ministère de la transition écologique, une voiture immatriculée en France métropolitaine roule en moyenne 12 200 km par an et un véhicule utilitaire léger 14 700 km soit respectivement 230 km et 280 km parcourus par semaine. Aujourd’hui, les voitures électriques commercialisées peuvent avec une seule charge rouler en moyenne entre 200 et 500 kilomètres réels selon les modèles. Cela couvre donc les besoins de mobilités quotidiens d’une majorité des utilisateurs.

Un réseau de recharge non adapté au véhicule électrique ?

Avec environ 46 000 points de charge accessibles au public, la France accuse un certain retard par rapport aux pays du nord de l’Europe. Pouvoirs publics comme professionnels de la filière ont pleinement conscience de la nécessité de déployer un réseau d’infrastructures de recharges performant et accessible que ce soit « à domicile » (habitation individuelle ou en copropriété), jusqu’à quatre fois moins onéreux par rapport à la charge sur la voie publique, à « destination » (parking d’entreprises, centre commerciaux, parkings) où les temps de stationnement permettent un appoint d’énergie sur plusieurs heures. Enfin, un réseau en « itinérance », sur les grands axes - telles que les aires d’autoroutes – qui permet une recharge rapide voire ultra rapide (de 20 à 40 minutes selon les véhicules).

De nouveaux comportements à adopter

Pour éviter la panne, il est important d’adopter une conduite souple, d’effectuer des appoints lorsque cela est possible et surtout d’anticiper ses trajets longue distance. Traverser la France est tout à fait réalisable en planifiant ses arrêts grâce à des sites ou applications et en se munissant de cartes d’abonnement aux réseaux de recharge. Plusieurs constructeurs se sont en parallèle investis dans le déploiement des réseaux de chargeurs rapides voire ultra-rapides (Tesla, Ionity, …) ainsi que les pétroliers et énergéticiens (Total Energies, Avia…) et les acteurs publiques (syndicats d’énergie). En parallèle, les constructeurs automobiles ne cessent d’étoffer leur offre de véhicules électriques pour répondre aux attentes des utilisateurs et ainsi s’assurer du développement de l’électro-mobilité. Les prix d’achat sont désormais plus abordables, des investissements importants en R&D sont réalisés pour améliorer l’autonomie des batteries (augmentation de la densité énergétique des cellules…) et le réseau de points de charge se densifie : autant de freins techniques en passe d’être levés dans l’adoption des véhicules électriques.

Si la mobilité électrique n’est probablement pas adaptée à tous, elle l’est pour une part de plus en plus importante d’automobilistes. Pour les indécis, l’essai d’un véhicule permettra de lever les derniers doutes.

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Responsable Commercial International chez CTEK.

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