Les manifestations contre la Loi Travail du mardi 14 juin 2016 ont de nouveau été le théâtre de violences et dégradations : des casseurs se sont immiscés dans les rangs des manifestants et ont attaqué des vitrines, dégradé des fenêtres de l'hôpital Necker et attaqué les forces de l'ordre. Le Premier ministre demande que ça ne se reproduise plus... en demandant qu'il n'y ait plus de manifestations à Paris.
La CGT n'arrive pas à assumer, selon Valls
Manu "militari" Valls est de nouveau sur le devant de la scène médiatique après les manifestations contre la Loi Travail du mardi 14 juin 2016. Il a demandé qu'il n'y ait plus de manifestations dans la capitale, tout simplement. "Les manifestations ne peuvent pas durer ainsi. La CGT hier était débordée et son service d'ordre a eu une attitude ambigüe" a déclaré le Premier ministre mercredi 15 juin 2016 avant d'ajouter "quand on n'arrive pas à assumer ses responsabilités, on n'organise pas des manifestations qui peuvent dégénérer."
Le Premier ministre tacle donc directement la CGT et son service d'ordre, accusé à demi-mot d'avoir laissé faire les casseurs. Mais derrière ces propos très médiatiques il y a surtout la symbolique de Paris qui est en jeu.
Le gouvernement ne veut toujours pas retirer le texte... ni le changer
Encore une fois, le nombre de manifestants est l'objet de débats. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avait annoncé une mobilisation de grande ampleur mais il semblerait que ce fut un échec. Bien que la CGT ait annoncé qu'il y avait 1,3 million de manifestants dans la rue mardi 14 juin 2016, les autorités n'en ont décomptés que 125 000. Un écart gigantesque.
Si Manuel Valls ne veut plus de manifestations à Paris, c'est que le gouvernement n'a pas l'intention de revenir sur le texte de la Loi Travail : "Le gouvernement ne changera pas le texte. Echouer à faire adopter ce texte, serait aussi la victoire de ceux qui voudraient faire passer leur vision ultralibérale" a déclaré le Premier ministre. Implicitement, il estime que les manifestations sont donc inutiles.
Pourquoi la CGT continuera probablement de manifester à Paris
Mais il y a fort à parier que l'appel du gouvernement ne sera pas entendu par les syndicats : si l'argument des casseurs est valable, ceux-ci ne sont pas des manifestants. Que ce soit à Paris ou ailleurs, ils dégraderont quelle que soit la manifestation.
Ne pas manifester à Paris, capitale du pays, aurait d'ailleurs un impact négatif sur les manifestations et les revendications des syndicats : le gouvernement étant établi à Paris, manifester dans la capitale c'est manifester au plus près de ce dernier.
A moins que la décision ne soit d'interdire, par décret, les manifestations à Paris, celles-ci continueront...