Dans son discours à la Conférence environnementale, le 26 avril dernier, le Premier Ministre Manuel Valls a tiré le bilan de l’action environnementale du gouvernement sur la dernière année de politique énergétique. Il a, à cette occasion, salué les réalisations du gouvernement en la matière, et renouvelé son soutien au projet de déploiement de compteurs communicants Linky, qui vise au remplacement des anciens compteurs électriques dans pas moins de 35 millions de foyers.
Le déploiement des compteurs Linky a commencé le 1er décembre 2015. Il va se poursuivre jusqu’en 2021, date à laquelle ERDF, le gestionnaire du réseau d’électricité de France, aura déployé ses compteurs communicants sur tout le territoire. Les compteurs équipant actuellement les foyers sont en effet de différentes générations, la plus récente remontant aux années 1990. A ce jour, plus de 620.000 compteurs ont déjà été posés. Linky est un compteur communicant, ce qui signifie qu’il peut recevoir des ordres et envoyer des données sans l’intervention physique d’un technicien. Il permet ainsi de connaître laconsommation d’électricité des usagers en temps réel.
Ces compteurs ont été accueillis par une « fronde » d’associations de défense des consommateurs, selon lesquelles les ondes émises par Linky seraient dangereuses. Des craintes encore renforcées par un avis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a classé les ondes électromagnétiques émises dans la catégorie « cancérogène possible ». De nombreux experts alertent néanmoins sur la mauvaise interprétation faite de cette classification. « Cancérogène possible » ne veut pas dire « probable », encore moins « avéré ». Les scientifiques insistent ainsi sur le fait qu’il est impossible de démontrer scientifiquement l’absence de risque, car cela revient à vouloir démontrer l’existence d’un ensemble vide. A titre de comparaison néanmoins, on apprend que les ondes électromagnétiques basse puissance émises par Linky sont 120 fois inférieures à celles émises par un fer à repasser ou un frigidaire, 800 fois inférieures aux émissions d’un grille-pain et 150 fois inférieures à celles d’une ampoule basse consommation.
Soucieux de défendre la loi de transition énergétique, le Premier ministre a rappelé les avancées en matière de production d’énergie : « la production d'énergie éolienne et photovoltaïque a augmenté de près de 25 % en 2015. Le parc éolien a dépassé le seuil symbolique des 10 gigawatts – cela commence à compter vraiment ! Avec l'hydraulique, l'ensemble des énergies renouvelables électriques couvrent près de 19 % de la consommation française. » Manuel Valls a par ailleurs insisté sur la nécessité d’un changement dans nos habitudes de consommation, afin de transiter vers la durabilité : « Consommer "moins", d'abord. Cela implique d'optimiser l'usage des matières premières, de l'énergie, des ressources. »
Pour le Premier ministre, une meilleure gestion passe par une meilleure connaissance de nos habitudes et de nos appareils. « Consommer moins, c'est aussi savoir ce que l'on consomme. C'est la vocation des nouveaux compteurs communicants, comme Linky pour l’électricité, et Gazpar pour le gaz naturel, qui commencent à se déployer partout en France. » Manuel Valls se voulait également rassurant : « Grâce à ces compteurs "nouvelle génération" – qui, ai-je besoin de le préciser, ne présentent aucun risque pour la santé –, les consommateurs auront accès à des informations détaillées, qui les inciteront à faire des économies d'énergie pour réduire leur facture. » Rappelons en effet que selon une étude de l'ADEME, "une information individualisée et régulière du consommateur peut engendrer une économie d'électricité allant de 4,5 % à plus de 11 %".
Manuel Valls a conclu en se félicitant du projet politique progressiste du gouvernement en matière d’écologie – projet dans lequel il inclut le développement des compteurs intelligents, puis des réseaux intelligents. « C'est une action politique qui s'inscrit dans la durée. La transition écologique doit permettre de mieux protéger l'homme, sa santé, et mieux protéger l’environnement. Préserver ce lien entre l'homme et son milieu : c'est cela, l'écologie. Et c'est le pari gagnant du 21ème siècle. C'est le choix de la modernité, aussi, des emplois de demain, de la croissance renouvelable et de l'économie verte. »