Le 1er mai qui a vu plusieurs centaines de milliers de personnes défiler dans les rues, et plusieurs millions d'autres profiter enfin du beau temps, doit rester une occasion de se questionner sur la valeur travail. Comment faire de la réalisation de soi une priorité de l’entreprise ? Il est essentiel que l’entreprise définisse sa raison d’être pour que les salariés vivent le travail comme une opportunité et non une contrainte. Elle doit s’assurer qu’elle participe à la construction d’un monde. Un être humain a besoin de sentir qu’il œuvre pour améliorer la vie en société et non sa détérioration. Les autres moteurs (argent, avantages, biens matériels, etc.) peuvent suffire tant que l’intérêt du poste reste motivant. Il est donc fondamental que l’ensemble des salariés soient unis autour d’un engagement responsable de l’entreprise, afin qu’ils conservent une forte motivation au cours des périodes difficiles inhérentes à toute activité. La quête de sens est un formidable moteur. Lorsqu’une entreprise fait du «green washing », au lieu de saisir l’opportunité d’un changement profond, c’est une majorité de ses troupes qu’elle perd, déçues de ne pouvoir satisfaire leurs attentes personnelles et collectives. Par ailleurs, repenser la notion de poste pour favoriser l’interdisciplinarité devient indispensable avec l’arrivée de la génération Y qui a besoin d’autonomie et de multi-activités. Le « pourquoi faire ? » et le « comment faire ?» vont s’insérer au cœur des réflexions de la future entreprise. Une entreprise responsable peut mobiliser ses salariés assurés du respect qu’elle porte sur eux. L’accroissement de cette confiance mutuelle favorisera l’émergence de nouveaux modes de fonctionnement comme le télétravail et surtout le renforcement du sentiment d’appartenance. Conférer un engagement social à l’entreprise c’est lui donner les moyens d’attirer les profils les plus expérimentés et compétents, qui exigent de plus en plus des valeurs fortes. C’est aussi améliorer le mieux-vivre ensemble qui aura des répercutions positives sur les dépenses de santé. Ce sujet devrait donc intéresser les deux finalistes de la présidentielle, qui pourraient en extraire des missions pour le futur quinquennat.