Le pétrole va valoir 0

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Par Nick O Connor Publié le 2 janvier 2017 à 5h10
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cc/pixabay - © Economie Matin
50 DOLLARSLe baril de pétrole a dépassé les 50 dollars en décembre 2016.

Vous n’avez pas pu manquer la flambée du cours du pétrole début décembre. Une flambée qui doit tout à l’OPEP. Le cartel des pays producteurs de pétrole a réussi à surprendre les marchés en acceptant de réduire la production de plus d’un million de barils par jour.

Vous trouverez facilement des analyses expliquant ce que signifie cet accord à court terme. Aujourd’hui, je veux partager avec vous une idée plus précieuse, et un peu contre-intuitive : plus le cours du baril s’envole, plus le pétrole est condamné.

Pourquoi ?

Pour deux raisons : la technologie et le marché libre.

Tendances déflationnistes sur le pétrole

En tant que lecteur fidèle, vous savez déjà que le marché tel que nous le connaissons a été façonné par une technologie : la fracturation hydraulique. Le pétrole de schiste est devenu un acteur du marché pétrolier. Pour détruire ce nouveau concurrent, l’OPEP a fait chuter les prix du pétrole espérant que les producteurs de pétrole de schiste ne s’en relèveraient pas.

Gardez ceci à l’esprit : la technologie est déflationniste dans presque tous les domaines possibles. Un élément clé du succès d’une nouvelle technologie est de parvenir à faire baisser les coûts de production.

Il en est de même du marché libre. La concurrence conduit à une plus grande efficacité et à des prix plus bas.

Et c’est ce que je vais vous démontrer.

Qu’est-il arrivé aux producteurs de pétrole de schiste au cours des deux dernières années ? La baisse des cours du brut a-t-elle détruit leur business model – qui s’appuyait sur un prix élevé du baril ? Pas du tout. Malgré les tentatives de déstabilisation de l’OPEP, les producteurs de pétrole de schiste ont survécu.

Regardez les chiffres. D’après Reuters, les coûts de production du pétrole de schiste aux Etats-Unis ont été réduits de moitié entre 2014 et aujourd’hui. De moitié ! Certains champs, comme celui de Bakken dans le Dakota du Nord, affichent maintenant des coûts de production similaires à ceux de l’Iran ou de l’Irak. Voilà ce que permettent la concurrence et l’innovation technologique : ils réduisent les coûts.

L’accord de l’OPEP a propulsé les cours du Brent et du WTI au-dessus des 50 dollars, rendant les puits de schiste toujours plus rentables et viables. L’OPEP est donc sur la corde raide : elle souhaite faire remonter les cours du brut… mais pas trop.

Ce qui me ramène au marché libre. Dans un marché libre, les prix élevés sont des signaux : ils favorisent les nouveaux investissements et l’innovation… qui font baisser les prix. Les prix élevés incitent aussi la recherche de solutions de rechange.

Alors que l’OPEP discutait de la meilleure manière d’artificiellement modifier l’offre (en réduisant sa production), d’autres personnes réfléchissaient à comment rendre le pétrole radicalement moins cher ou même inutile.

Le pétrole, inutile ?

Examinons la deuxième partie de cette phrase. Rendre le pétrole inutile. Cela semble fou. Mais plus le pétrole coûte cher, plus les gens sont incités à chercher des moyens de ne pas l’utiliser.

Nous assistons ainsi au développement des voitures électriques d’urgence. Ou bien à des façons alternatives de produire de l’énergie, comme l’énergie solaire et les autres énergies renouvelables.

Nous aurions tout à gagner à ce que les prix du pétrole s’envolent de nouveau, et très haut. Ils inciteront les consommateurs à se tourner vers des solutions alternatives et moins chères – et peut-être même plus respectueuses de l’environnement.

Je suis persuadé qu’une envolée du cours du baril aboutira sur une véritable rupture technologique qui bouleversera le marché de l’énergie. C’est ce que je me suis dit il y a quelques jours en lisant un article de mon ami Sam Volkering, futurologue et investisseur éclairé. Sam s’est intéressé à une technologie qui pourrait détruire complètement le cours du pétrole : la fusion.

L’énergie qui va reléguer le pétrole aux oubliettes

Voici un extrait de sa démonstration :

Vous devriez vous considérer chanceux d’être vivant aujourd’hui. Nous vivons peut-être le moment le plus excitant de l’histoire de l’humanité. Dans les années qui viennent nous devrions assister aux plus grandes avancées technologiques de tous les temps

Une technologie aussi étonnante que l’intelligence artificielle est en pleine émergence. Bientôt, des millions de voitures autonomes seront déployées sur nos routes. Et les mondes numériques et physiques convergent de plus en plus chaque jour.

Ces technologies ne sont pas censées vous effrayer. Elles ne sont pas censées vous prendre votre travail. Elles sont censées (et vont) améliorer votre vie.

Parmi ces changements qui se profilent, les plus excitants viennent peut-être de l’énergie. Je parle d’une source d’énergie qui pourrait être celle qui mettra fin à toutes les autres.

C’est l’arme secrète qui pourrait nous fournir une énergie propre et abondante. Et si elle se concrétise, elle tuera l’industrie pétrolière. Vous n’aurez plus à vous soucier du prix du brut. Le pétrole sera inutile. La demande s’effondrera face à une offre importante – ce qui détruira l’industrie pétrolière.

Cette nouvelle énergie, c’est la fusion.

« Oh non, pas encore ». Voilà ce que j’entends dès que j’aborde le sujet de la fusion. Effectivement, ce n’est pas exactement une idée nouvelle. C’est le genre d’énergie dont on parle toujours en disant d’un air vague « dans 10 ans… peut-être… ».

Cette fois, cela pourrait être vrai.

Il y a 20 ans, nous ne disposions tout simplement pas des technologies capables de faire de la fusion une réalité.

Mais aujourd’hui, oui.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui va basculer dans l’intelligence artificielle. Un monde dans lequel le calcul quantique pourrait rapidement devenir une réalité. Et où se développent les « réseaux neuronaux » et des interfaces « homme-robot ».

J’aimerais avoir le temps de longuement vous parler de chacune de ces technologies mais ce n’est pas le but de cette analyse. Cependant, toutes ces technologies convergent pour créer un monde où les humains et les machines travaillent ensemble pour accélérer nos connaissances.

Une des avancées les plus importantes du XXIe siècle sera la maîtrise de la fusion. Je n’ai aucun doute que nous y parviendrons. Quand ? Eh bien… dans les 10 prochaines années, et peut-être même avant. Et cette nouvelle énergie va tuer le pétrole.

Le réacteur à fusion du futur ?

Si Sam peut affirmer ceci, c’est en partie grâce aux récents succès du Wendelstein 7-X (W7-X), le réacteur à fusion nucléaire de type stellarator du Max-Planck Institute. Nous en avons déjà parlé dans nos articles, un des principaux obstacles à l’utilisation de la fusion comme source d’énergie est celle de la stabilité du plasma engendré par la fusion de l’hélium et de l’hydrogène. Une des voies les plus prometteuses est celle du confinement grâce à des champs magnétiques générés par le réacteur.

Or le W7-X, mis en service en décembre 2015, enchaîne avec succès les démonstrations et s’avère capable de générer un champ magnétique conforme aux attentes. Un premier pas extrêmement prometteur pour ce concurrent direct d’ITER… et peut-être un présage de ce que seront les réacteurs à fusion du futur…

Chaque nouvelle étape en matière de champs magnétiques et de confinement nous rapproche de la maîtrise de la fusion.

Quand celle-ci sera maîtrisée, les autres formes d’énergie – que l’on parle de pétrole, de charbon, d’hydrogène ou de solaire – deviendront inutiles. La fusion a la capacité de changer le monde… et de détruire les compagnies pétrolières les plus puissantes du monde.

C’est la solution miracle à tous nos problèmes d’énergie. Et comme effet secondaire, elle détruira le cours du pétrole.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Nick O’Conor est le rédacteur en chef de “The Expnential Investor”, une lettre d’information dédiée aux opportunités d’investissement dans le domaine des nouvelles technologies.

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