Un an après le début de la pandémie, la vie n’a toujours pas repris son cours normal et la plupart des pays sont encore soumis à des restrictions strictes en matière de déplacements, tant sur leur propre territoire qu’au-delà de leurs frontières. Port du masque obligatoire, fermeture des restaurants, des bars et des espaces culturels, couvre-feu, test PCR et quarantaine… les restrictions se sont multipliées et sont surtout devenues permanentes, notamment depuis l’apparition de nouveaux variants du virus encore plus contagieux.
117 Mds de dollars de pertes pour l’aérien en 2020
Malgré un été encourageant marqué par l’allègement des mesures restrictives et une volonté de voyager pour retrouver un semblant de vie normale, les compagnies aériennes ont enregistré une baisse de 60% du trafic sur l’année et des pertes à hauteur de 117 Mds de dollars. Malheureusement, la gestion de crise individualisée à l’échelle des pays, et même parfois entre régions, n’augure pas de meilleures perspectives pour le secteur de l’aérien en 2021 dont on attend encore 39 Mds de dollars de pertes selon les dernières prévisions de l’IATA.
Avec l’évolution quasi quotidienne des restrictions et la multiplication des spécificités entre pays, le paysage touristique se brouille sans cesse et l’incertitude des voyageurs se fait sentir : test PCR pour les uns, quarantaine pour les autres, ouverture des frontières aux voyageurs en provenance de certains pays uniquement, fermeture des restaurants à la dernière minute… malgré les efforts fournis par les agents du tourisme en matière d’offres et de politique d’annulation, la multiplicité et l’instabilité des mesures mises en place pour lutter contre la propagation du virus peinent à faire redécoller le trafic.
Alors qu’on espérait voir la situation s’améliorer dès 2021, cette dynamique laisse présager un avenir obscur pour les secteurs de l’aérien et plus globalement du tourisme, qui ont déjà traversé de nombreuses zones de turbulences depuis le début de la pandémie. Faillite de la compagnie aérienne Flybe, suppression de 6500 postes chez Air France et 1900 chez Accor Europe, 5000 emplois menacés chez Airbus… les aides des Etats ne suffiront malheureusement pas à éviter le crash pour nombre d’entreprises déjà fragilisées par une année 2020 hors du commun.
Dans ce contexte incertain, et faute d’autres solutions auxquelles se raccrocher, tous les regards sont désormais tournés vers le vaccin qui apparaît, aujourd’hui, comme la seule issue de secours viable sur le long terme.
L’immunité collective ne sera pas atteinte en 2021
À ce jour, une soixantaine de pays ont amorcé leur campagne de vaccination et plus de 40 millions de doses ont d’ores et déjà été administrées dans le monde. Si les plus optimistes espèrent un retour à la normale d’ici cet été, l’immunité collective - estimée à 60% de la population - ne sera pas atteinte en 2021 selon l’OMS et cela soulève de nombreuses interrogations quant à la gestion de la crise dans les prochains mois.
En attendant le graal de cette immunité, pourra-t-on prochainement circuler librement entres les pays ? À partir de quand les mesures de restriction seront-t-elles levées ? Comment allons-nous redynamiser l’économie et le tourisme ? Autant d’interrogations soumises à l’évolution des contaminations et auxquelles chaque pays tente de répondre individuellement.
Malheureusement, seule une politique commune de gestion de la pandémie pourrait à ce jour permettre d’encourager à nouveau les déplacements entre pays appliquant strictement les mêmes règles sanitaires et conditions d’entrée sur leurs territoires. Mais puisqu’une alliance entre les grandes puissances de ce monde ne semble pas à l’ordre du jour, tous les espoirs restent alors fondés sur l’accélération du processus de vaccination à l’échelle mondiale.
Or, si le vaccin constitue notre seul véritable espoir de sortir de la crise, il se pourrait bien que personne ne puisse y échapper... et certainement pas les voyageurs pour qui le passeport vaccinal pourrait devenir la clé d’entrée sur n’importe quel territoire.