En échec sur l'emploi et sur la croissance, le gouvernement accuse les entreprises de ne pas jouer le jeu. Sapin s'énerve et déclare (hier) : "Monsieur Gattaz avait un pin's à un million (d'emplois): qu'il tienne sa promesse." Et s'il avait (un peu) raison ?
Avant de nous traiter d'anti-entrepreneurs primaires (un comble, en ce qui nous concerne !), prenons ensemble une seconde pour parler de cette étude (parue en septembre) de l'université d'Harvard. Intitulée "Le profit sans la prospérité", elle établit qu'entre 2003 et 2012, 91% des bénéfices des 500 plus grandes sociétés cotées aux US (S&P 500) ont servi à autre chose qu'à investir ou embaucher !
A quoi ? A 37% à rémunérer les actionnaires (nothing wrong with that)... Mais surtout, à 54%, à racheter leurs propres titres ! Une manœuvre ne créant aucune valeur réelle, mais permettant aux entreprises de réduire le nombre de leurs actions... et donc de booster leur bénéfice par action (le ratio star des valorisations boursières)... sans que leur bénéfice ne croisse ! (100$ de bénéfice divisé par 100 actions < 100$ de bénéfice divisé par 80 actions). Le profit sans la prospérité.
En 2012 et 2013, 950Md$ (!!) ont été utilisés par les sociétés américaines pour racheter leurs actions (Source : FactSet-S&P Capital IQ)
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