Le plan social est validé pour l'usine Ford de Blanquefort qui fermera fin août 2019.
Cette étape scelle définitivement le sort des 850 salariés de l'usine Ford de Blanquefort. Le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est désormais ouvert à partir de mardi 5 mars 2019.
Le PSE a débuté à l'usine Ford de Blanquefort
Dans un communiqué, Ford-France a annoncé dans la nuit de lundi à mardi l’acceptation par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) du PSE à l’échéance de lundi 4 mars minuit. Le constructeur a salué une « étape importante franchie », qui permet de « lever une partie des incertitudes qui pesaient sur nos employés quant à leur avenir ».
La fin d'un long processus où les salariés ont cru, à plusieurs reprises, pouvoir éviter la fermeture de leur usine. En effet, pour rappel le constructeur américain Ford avait annoncé début 2018 son intention de se désengager de l'usine de boîtes de vitesse, implantée en 1972, près de Bordeaux. L'ancien candidat à la présidentielle, Philippe Poutou, ouvrier de l'usine, avait demandé à être reçu par le judoka pour sauver l'usine Ford de Blanquefort, dont il est salarié. Le judoka est en effet le nouvel ambassadeur de la marque automobile en France.
Entre 300 et 400 salariés éligibles à la pré-retraite
Mais le couperet est tombé : lundi 18 février lors de la réunion convoquée au ministère de l'Économie autour du ministre Bruno Le Maire, Punch avait proposé une nouvelle offre de reprise. Les syndicats ont été informés jeudi 21 février du rejet par Ford de cette nouvelle offre de reprise.
Au final, aux termes du PSE, dont une première mouture avait été retoquée fin janvier, entre 300 et 400 salariés selon des sources syndicales pourraient être éligibles à la pré-retraite, dans une usine à la moyenne d’âge de 51 ans, quelques dizaines d’autres reclassés dans l’usine voisine GTF, co-détenue par Ford et le Canadien Magna.
La CGT veut faire invalider le plan de départs
Le reste, environ 400 à 500 salariés, devraient être licenciés avec, selon les syndicats, 2 à 3 ans couverts entre accompagnement du reclassement, et chômage. Mais pour ceux d’entre eux les moins reclassables et encore loin de la retraite, « le risque de la précarité » est au bout de ce délai, selon la CGT. Le PSE, selon des sources proches du dossier, porterait sur une moyenne de 190 000 euros par salarié. Un chiffre contesté par les syndicats, pour lesquels ce « budget » moyen par salarié masque en outre de fortes disparités de situation.
« Le PSE n'a aucun fondement, aucune justification économique », a affirmé la CGT-Ford dans un communiqué, mardi 5 mars. « Ce que le gouvernement n'a pas pu faire ou pas su faire ou pas voulu faire, nous allons le tenter. Nous allons attaquer en justice pour faire invalider ce PSE », indique le syndicat, qui déplore un « changement de ton » de l'État par rapport à l'époque où « tout le monde était en colère contre Ford et promettait la bataille ».