Ces Etats-Unis qui n’en finissent pas de nous impressionner. Pourquoi ?

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Par Daniel Moinier Publié le 28 décembre 2019 à 5h33
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@shutter - © Economie Matin
3,5%Le chômage aux Etats-Unis est de 3,5%.

Les Américains ont une culture du travail et un régime fiscal qui encouragent les gens à aller travailler et même pour certains à y passer de longues heures. C’est surtout sur la durée annuelle du travail et encore plus sur la durée de vie que l’on trouve une réelle différence.

La différence majeure c’est le code du travail. Aux Etats-Unis, aucune loi ne limite le nombre d’heures de travail d’un salarié !
Le temps de travail oscille autour de 40 heures par semaine et les heures supplémentaires sont rémunérées à 150%.
C’est l’employeur qui détermine les horaires et le nombre d’heures hebdomadaires de ses salariés. Le salaire peut être payé à l’heure ou forfaitairement à la semaine ou au mois.
Le contrat de travail peut être verbal ou écrit. Il peut se rompre sans préavis ni indemnité.
Une autre différence importante c’est la durée des congés payés. C’est également l’employeur qui décide ou non d’accorder des congés (payés ou non). Il n’existe aucune loi les contraignant à en donner. En général, il suffit de les prévoir lors de la signature du contrat. La moyenne nationale se situe aux environs de 9 jours par année.
Il est possible d’en prendre plus pour des raisons familiales ou médicales, jusqu’à 12 semaines mais non payées.
Il existe 10 jours fériés aux USA contre 11 en France.
Le salaire minimum américain est en dessous de celui de la France : 7,25 dollars USA pour 10,03 euros en France. Aux USA toutefois, ce salaire minimum peut être variable selon les Etats : supérieur ou même inférieur. A titre d’exemple, au Wyoming et en Géorgie il est de 5,15 dollars de l’heure.
Le salaire peut être versé à la semaine, sous 15 jours ou au mois.
En France, le préavis de départ d’un salarié est généralement d’un mois minimum. Aux USA, vous pouvez être licencié du jour au lendemain, aucun préavis de départ légal n’est imposé par le gouvernement.
Attention pas d’assurance maladie déduite sur la fiche de paie. Une prise en charge d’une assurance maladie peut être négociée avec l’employeur sous forme de « benefits » en complément du salaire.

Les grandes différences qui expliquent pourquoi les Etats-Unis vont mieux que l’Europe et notamment en France.

Un État moins lourd que dans les autres pays industrialisés

38% de dépenses publiques contre 57% en France (44% en Allemagne, 51%en Italie).

Un système politique décentralisé dans lequel les États et les administrations locales sont en concurrence

Une forte décentralisation et concurrence entre les Etats et les collectivités booste l’esprit entrepreneurial. Certains Etats n’ont même pas d’impôt sur le revenu !

Un environnement réglementaire favorable

Des réglementations beaucoup moins contraignantes qu’en France et qu’en Europe.

Un régime fiscal et un état d’esprit encouragent le travail

Le salarié moyen travaille 1800 heures par an comparé aux 1500 heures en France sans pourtant arriver aux 2200 heures à Hong Kong, Singapour, Corée du Sud ! = Revenus plus élevés, production plus importante, plus de commandes, moins de chômage...

Une culture entrepreneuriale forte

Les américains ont un profond désir d’entreprendre et n’ont pas peur d’échouer. Les français commencent à suivre ce chemin.

Un système financier qui soutient l’entrepreneuriat

Des Business Angels et un marché du capital-risque qui sont toujours prêts à financer des start-ups et des entreprises tout au long de leur croissance. C’est aussi un système financier décentralisé très dense qui octroie facilement des prêts.

Des centres de recherche de niveau mondial

Les universités attirent les meilleurs étudiants du monde grâce à une recherche fondamentale qui stimule l’entrepreneuriat dans les hautes technologies.

Des marchés du travail efficaces et porteurs

Aucune entrave ne vient bloquer les employés et employeurs, ce qui permet de trouver le bon travail au bon endroit, favorisant la mobilité professionnelle.

Une population en croissance, notamment en raison de l’immigration, et géographiquement mobile à l’intérieur des frontières

Une croissance démographique et une immigration massive qui se traduit par une main d’œuvre plus jeune, plus apte aux formations nouvelles et plus flexible. Une capacité à attirer de nouveaux talents.

Une source d’énergie qui rend les Etats-Unis indépendants sur le plan énergétique

Les américains bénéficient d’une fragmentation du gaz naturel qui leur permet de fournir une énergie abondante aux entreprises avec un coût modéré.

Une grande mobilité des personnes qui permet une grande souplesse du marché du travail

La mobilité est un des points faibles des français. Ils sont parmi les moins mobiles d’Europe et du monde. La France perd en moyenne 6% de PIB par année par cette difficulté de « bouger ».
Autre point fort. Un chômage très bas qui oscille actuellement entre 3,5/3,6%. Ce qui augmente fortement le nombre d’emplois salariés et tout ce qui en découle. La France est à 8,6% et encore cela vient de bien diminuer depuis les 10,5% de 2015. La différence entre ces deux pays est donc de 5% !
Résultat : Un faible taux de chômage
Avec une France à 3,6% de chômage, le nombre de sans-emploi passerait de 3.616.700 (Catégorie A) à 1.514.050.
Soit 2.102.650 salariés supplémentaires pour un surcroît de salaire annuel de 56 Mds d’euros (Salaire annuel moyen de 26.634€). Il faut ajouter les charges employeurs et salariées, les indemnités de chômage non versées, les impôts payés en plus, toutes les aides en moins. Le montant serait largement doublé.
Ce serait une France sans déficit avec toutes les caisses excédentaires et la possibilité de baisser les charges.

Faut-il rêver ? Non, les Etats-Unis l’ont fait, l’Allemagne (4,1% de chômage et 3% par Eurostat !) aussi et certains autres. Il suffit que les français le veulent en dépassant leur peur, leurs idées préconçues et soient surtout correctement informés.

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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