Après la France, François Hollande doit convaincre l’Europe

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Par Frédéric Latrobe Modifié le 21 mai 2012 à 22h39

Selon un sondage " Tilder-LCI-Opinion Way " publié le 16 mai, plus de la moitié des Français (57 %) estiment que le nouveau président n'arrivera pas à obtenir de l'Allemagne une réorientation de la politique européenne. Quant à la sortie de la Grèce de la zone Euro, les Français restent divisé même si 50 % pensent que ce serait la bonne solution pour résoudre la crise grecque.

Pour François Hollande, c’est la confrontation concrète et directe à la crise. Le Président de la République a visiblement un double défi à relever : de conviction et de rapport de force, auprès de l’opinion publique française comme de l’opinion publique européenne.
Après la campagne électorale française, c’est une véritable campagne européenne qu’il va devoir conduire pour rallier à sa cause les pays qui souhaitent un assouplissement de la rigueur voulue par Berlin. C’est une campagne à une autre échelle et c’est donc un autre costume que François Hollande va devoir enfiler : celui du leadership européen vis-à-vis de capitales qui le regardent encore avec attentisme.

Du point de vue de l’opinion, ces résultats sont le signe d’un véritable scepticisme qui n’est pas tant politique, lié au Président de la République lui-même, mais qui est un scepticisme économique sur le retard pris par la France ces dernières années : la vraie question est de savoir si la France a aujourd’hui le poids économique pour convaincre ? La comparaison des croissances françaises et allemandes ne plaide pas aujourd'hui en faveur d'une réponse positive.

Une sortie de la Grèce de la zone Euro serait bien sûr un véritable séisme politique. Or, l’idée fait son chemin dans l’opinion publique allemande et les Français eux mêmes sont visiblement aussi très partagés. Cela montre que la question n’est plus taboue des deux côtés du Rhin, l’opinion française étant là-aussi devenue sceptique, semble-t-il, sur l’efficacité des plans de soutien successifs à la Grèce. Or, François Hollande ne peut se permettre d'être le Président français qui n'aura pas réussi à maintenir dans la zone de la monnaie unique ce pays si symbolique pour l'Europe et son histoire.

Parce qu’il est le fils spirituel et revendiqué de François Mitterrand mais surtout de Jacques Delors, François Hollande, finalement, n’a pas de droit d’inventaire sur la poursuite du projet européen ; il a au contraire un devoir d’invention et d’imagination pour trouver les solutions qui allient effectivement croissance et discipline budgétaire.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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