«La stratégie globale pour l’enfance n’existe toujours pas.» déplore l'Unicef dans son dernier rapport publié ce mardi 9 juin, « Chaque enfant compte. Partout, tout le temps » .
C'est un enfant sur cinq qui vit sous le seuil de pauvreté en France. Dans le détail, on dénombre 30.000 sans domicile, 9.000 habitant des bidonvilles et 140.000 décrochant de l’école chaque année.
Des enfants privés de droits fondamentaux
L'Unicef souligne que beaucoup d’entre eux «cumulent les inégalités aux conséquences désastreuses pour leur avenir et celui de la société». Michèle Barzach, présidente de l’Unicef France, le dit haut et fort : « Notre rapport est un cri d’alarme qui doit pousser les autorités à agir d’urgence et de manière plus efficiente pour chaque enfant. »
«En dépit d’efforts considérables (...), la France échoue en partie à l’égard de l’enfance et de la jeunesse et ce sont les plus fragilisés par la pauvreté, l’exclusion sociale, les discriminations, mais aussi par cette période si particulière qu’est l’adolescence, qui en payent le plus lourd tribut», déclare Mme Barzach dans ce rapport.
« La situation inacceptable des enfants migrants non accompagnés et/ou vivant en bidonvilles» est dénoncée dans le rapport. Ils sont au nombre de 8.000 à 10.000. Ces mineurs isolés étrangers sont privés de leurs droits fondamentaux, victimes de discriminations, et « comptent parmi les plus vulnérables ».
La France mauvaise élève dans la protection de l'enfance
L’Unicef France, face au Comité des droits de l’enfant, souligne les manquements à l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant en France. Face à cette situation, l'organisme a émit 36 recommandations concrètes à l'intention du gouvernement.
Le glissement de la justice des mineurs vers celle des adultes en cours depuis les années 2000 est en contradiction avec les principes de la CIDE, souligne le rapport. Même si tribunaux correctionnels pour mineurs n’ont toujours pas été supprimés malgré les promesses gouvernementales, l'Unicef exprime son inquiétude. Elle demande également qu’un seuil de responsabilité pénale soit fixé, à l’âge le plus élevé possible, sans exception prévue, et assorti d’un critère complémentaire de discernement.
Le rapport dénonce le système éducatif français, qui « creuse les inégalités ». Pour Mme Barzach « la stratégie globale pour l’enfance n’existe toujours pas » en France. «Nous pourrions faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens», conclut la présidente.