La pression fiscale est visiblement devenue trop lourde pour une majorité de Français. Pour preuve, ils se disent désormais prêts à recevoir moins d’aides sociales de la part du gouvernement, pour peu qu'ils paient moins d'impôts. Les deux-tiers des Français pensent désormais ainsi, d’après le baromètre de l'Institut Paul-Delouvrier réalisé par TNS Sofres et publié par Les Echos.
L'Etat-Providence a du plomb dans l'aile
A la fin des années 2000, ils n’étaient que 50% à préférer payer moins d’impôts, au risque de percevoir moins d’allocations. Or aujourd’hui, le taux d'imposition des ménages est devenu tel qu’ils sont 65% à vouloir payer moins d’impôts, quitte à être moins aidés en retour par l’Etat !
Autre enseignement de cette étude : pour baisser les dépenses publiques, et réduire ainsi le déficit, l’idée de "réduire les salaires et les avantages des membres de la fonction publique" ou encore de "diminuer le nombre de salariés de la fonction publique" ne semble guère séduire les personnes interrogées. Ils ne sont que 4 % et 2 % à l’évoquer.
Il faut dire que les effectifs ont déjà été sacrément réduits, avec le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, et le point d’indice des fonctionnaires est gelé depuis plusieurs années.
Des services publics plus efficaces et donc moins couteux
En revanche, les Français plébiscitent l'amélioration de l'efficacité des services publics. En outre, ils sont convaincus qu’on peut encore réaliser des économies dans la plupart des services publics : fiscalité, Sécurité sociale, environnement, emploi, logement, justice, santé. Mais pas question de raboter le budget de l’école ni de la police !
En France, les prestations sociales représentent le tiers du PIB. Notre pays se classe en tête par l'ampleur de ses dépenses sociales : elles représentent 31,88 % du PIB en 2014, soit plus que la Finlande, la Belgique ou le Danemark. C'est légèrement moins qu'en 2013 (31,95 %), mais dix points de plus que la moyenne de l'OCDE, qui est à 22 %.