L'augmentation continue des prix du tabac a deux conséquences : elle fait baisser le nombre de fumeurs, ce qui est plutôt une bonne chose… mais elle permet à la contrebande de prospérer.
Le cowboy Marlboro fait parler la poudre
Philip Morris, un des géants mondiaux du tabac (Marlboro, c'est eux), estime que la contrebande a atteint l'an dernier des niveaux record en France. La vente de cigarettes sous le manteau représente un quart du marché national : une cigarette fumée sur quatre provient de la contrebande ! C'est 14% de plus qu'en 2012.
Si les producteurs de cigarettes ont toutes les raisons de regretter ce marché noir de la clope, l'État peut également s'en mordre les doigts. Par définition, ce commerce illégal passe évidemment sous le radar des obligations fiscales. Résultat, c'est un manque à gagner considérable pour les caisses désespérément vides du ministère des Finances. Pour l'an dernier, cela représente 4 milliards d'euros… partis en fumée. Un record en Europe.
Très chères clopes
Le cigarettier, dont les sorties publiques sont extrêmement rares, a demandé aux autorités de soutenir le réseau officiel de vente de tabac et de lutter contre le commerce parallèle. Évidement, l'entreprise se dit prête à aider l'État à mener la bataille sur ce front (et l'industrie en a certainement les moyens).
Cette offensive passerait par une campagne de communication rappelant que la revente de tabac est interdite, tout comme les commandes illicites de cartouches sur internet, ou encore de modérer l'importation de cigarettes depuis des pays où le paquet est moins cher qu'en France. Exception faite de la Grande-Bretagne, c'est dans l'Hexagone que la cigarette est la plus chère en Europe. Devant la pression des prix, les fumeurs désargentés utilisent toutes les combines à leur disposition.