Si la croissance a connu une forte hausse au troisième trimestre, la fin de l'année ne permettra pas de rattraper la paralysie de l'économie du printemps due au confinement.
Selon l'Insee, l'activité économique en France a connu une croissance de 17%, témoignant ainsi de « la vigueur du rebond associé aux premiers mois de déconfinement ». Après le 11 mai, les Français ont consommé et les entreprises ont investi… Mais le quatrième trimestre s'annonce beaucoup plus sage. L'institut des statistiques prévoit une croissance de 1% seulement. Pas de quoi compenser la perte subie par la machine économique tricolore au second trimestre : l'épidémie de coronavirus ôterait environ une dizaine de points de PIB annuel en 2020, relève l'Insee. Dans le détail, la contraction du produit intérieur brut s'établirait à -9%. Toutes proportions gardées, cette prévision est plus optimiste que celle du gouvernement qui planche toujours sur une hypothèse de -11%.
Divergence entre les secteurs
La croissance devrait donc retrouver un niveau « normal » au quatrième trimestre, ce qui reflète la divergence entre des secteurs où l'activité a repris son cours, et d'autres qui restent au contraire déprimés. L'activité économique en fin d'année demeurera d'ailleurs toujours un cran en deçà de son niveau d'avant la crise sanitaire : -4%. Plusieurs secteurs d'activité sont toujours en panne ou fortement au ralenti, comme l'événementiel et le trafic aérien. Les craintes sont fortes dans de nombreuses entreprises d'une perte de débouchés, en particulier vers l'étranger. Dans l'industrie, les carnets de commandes ne se garnissent que « lentement », soutient l'Insee.
Hausse du taux de chômage
Malgré les mesures de soutien à l'économie prises durant le confinement et le plan de relance à 100 milliards d'euros, la confiance des ménages est toujours plus bas qu'avant l'épidémie. Par conséquent, la consommation est toujours à la traîne. L'Insee prévoit donc un redressement « moins rapide » de l'économie française, avec un taux de chômage qui pourrait atteindre 9,5% en fin d'année. C'est 1,4 point de plus qu'il y a un an… Le gouvernement a prévu un million de chômeurs supplémentaires au printemps prochain.