Malgré les prévisions catastrophiques pour l'économie, la Banque centrale européenne tient un discours davantage emprunt d'optimisme. Le pire est « probablement » passé, selon l'institution.
Bien sûr, il n'est pas question de se croire sorti d'affaire. La crise économique consécutive à l'épidémie de coronavirus est toujours là et son impact sera très important sur le chômage, les faillites d'entreprises et la dette publique. Mais « le pire est probablement passé », a déclaré Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, durant une conférence. C'est la première fois depuis le début de la pandémie, qui a durement frappé en Europe, que l'institution tient un discours plus rassurant. Malgré tout, la patronne de la BCE a souligné que l'économie allait être « transformée » par la crise et que la reprise sera « incomplète ».
Des secteurs profondément affectés
Plusieurs secteurs vont totalement changer de modèle : « les compagnies aériennes, les hôtels et le secteur des loisirs vont se développer dans un format différent », assure Christine Lagarde. Et il faut s'attendre à l'émergence de nouvelles industries qui compenseront pour partie les pertes d'emploi et d'activité ailleurs. Ces activités, anciennes comme nouvelles, auront besoin de fonds pour se développer dans un contexte qui n'a plus grand chose à voir avec la situation d'avant la crise. Le rythme auquel les banques ont prêté au secteur privé s'est maintenu à un haut niveau en mai, selon la BCE. L'évolution des prêts accordés aux ménages a été plus modérée : +3% en mai, comme le mois précédent.
Plan de relance européen
Les 27 pays de l'Union européenne se réuniront mi-juillet pour trouver un terrain d'entente concernant la création d'un fonds de relance doté de 750 milliards d'euros. De l'argent emprunté par la Commission européenne à des taux d'intérêt très faibles. Christine Lagarde ne se fait cependant pas d'illusion : « Je ne pense pas qu'ils arriveront à un accord » dès cette réunion. Des négociations en coulisses vont devoir se tenir, mais la président de la BCE se réjouit de voir que « pour une fois, les politiques monétaires et budgétaires ont travaillé de pair ».