Même dans une course où tout le monde est dopé, il y a des gagnants. En l’occurrence, les junk bonds européennes, le secteur de l’armement américain et… le bitcoin.
Après une série d’articles consacrés à la défense de l’idée de propriété privée, il est temps de repasser à la finance. Sur ce front tout va très bien. Le crédit reposant sur du vent fait son effet, les marchés actions et obligataires volent de record en record. L’immobilier aussi. Evidemment, même dans une course où tout le monde est dopé, il y a des premiers.
Dans la catégorie des obligations, par exemple, le dopage de Mario Draghi de la Banque centrale européenne est bien plus efficace que celui de cette pauvre Janet Yellen de la Fed. Figurez-vous que les obligations des entreprises européennes mal notées, les junk bonds, sont maintenant bien plus prisées que les obligations du gouvernement fédéral américain qui sont pourtant considérées comme ce que la Terre peut fournir de mieux en la matière. Le rendement de ces titres (qui varie comme l’inverse du prix) dépasse à peine 2% alors que la moyenne historique était plutôt supérieure à 10% !
Quant aux actions, elles sont dopées par le « reflation trade » de Trump. Le Deep State est noyé sous les crédits et les promesses de nouvelles dépenses : santé, éducation mais surtout le secteur de l’armement, pardon, de la défense comme on dit en politiquement correct.
Avec du crédit infini et quasi-gratuit, la vie est belle ! Evidemment, tout ceci n’est rien en comparaison du bitcoin et de ses petites soeurs cryptomonnaies. C’est absolument incroyable comme la seule promesse de rareté (par création, le Bitcoin sera en quantité limitée) peut attirer.
Le grand professeur d’économie Kenneth Rogoff, celui-là même qui fait de vibrants plaidoyers pour la disparition du cash, a son idée sur le bitcoin. Il l’a récemment exprimée dans une tribune du Project Syndicate, sous le titre Crypto-Fool’s Gold ? :
« Le prix du bitcoin est en hausse de 600% sur ces 12 derniers mois et de 1 600% sur 24 mois. Mais la longue histoire des devises nous dit que l’Etat finit toujours par réguler puis s’approprier les innovations du secteurs privés – et il n’y a aucune raison pour que ces devises virtuelles ne subissent pas le même sort ».
Kenneth Rogoff marque un point. Des Etats surendettés ne vont certainement pas laisser des monnaies privées concurrencer leurs propres monnaies de singe. Par conséquent, attendez-vous à de nouveau coups de boutoir sur la propriété privée dans le domaine monétaire et sur la protection de l’anonymat. C’est à ce moment que nous verrons si le bitcoin est réellement « antifragile » : capable de se bonifier avec les épreuves comme le vin de Madère embarqué dans les navigations se bonifiait dans son tonneau avec l’agitation de la houle.
Au-delà du bitcoin, cependant, la technologie blockchain est une révolution partie pour durer et qui pourrait aussi toucher la protection de la propriété privée. Cette technologie permet de tenir des registres ouverts donc consultables mais infalsifiables, indépendamment de toute autorité étatique. On pourrait donc très bien imaginer que les cadastres, par exemple, soient ouverts à tous et tenus de façon décentralisée et privée.
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